Les multinationales Transcontinental et Quebecor, propriétaires de nombreux hebdos à travers le Québec, se sont lancés depuis un an dans le rachat de plusieurs indépendants et les sources que nous avons nous confirment que la tendance va s'amplifier. Ces deux structures détenant maintenant chacune les quatre paliers d'intervention dans la production d'un journal (Placement de publicité nationale, Édition, Impression, Distribution), il est clair que la guerre qu'ils se livrent est un risque pour la nature même de l'information locale dans le futur. Une chance, il est prouvé que les régions dont les journaux sont la propriété des annonceurs sous un mode coopératif peuvent mieux résister aux pressions sur la vente des publications qui s'opère actuellement. Avec le nouveau budget annoncé cette semaine par le ministre Bachand et la création du fonds Coop Essor, il est à souhaiter que plusieurs éditeurs penseront à vendre leurs journaux à leurs annonceurs avant de les vendre à des organisations au fonctionnement vertical. La seule entente souhaitable avec ces structures est un partenariat sur des services autres que l'édition, respectant ainsi le principe de la propriété des hebdos locaux aux gens des régions. À Montmagny, L'Oie Blanche a été précurseur en se dotant de son plus gros fournisseur, l'imprimerie Les Presses du Fleuve. Il n'est pas impossible de penser que dans un avenir rapproché, il faudra aussi que les éditeurs trouvent des solutions autonomes dans leur distribution s'ils ont l'impression de ne pas être respectés par les multinationales.