Stéphane Maestro - BLOGUEUR
Le suicide d?une jeune fille de 15 ans en Colombie-Britannique victime d?intimidation soulève à nouveau la question de l?usage que l?on fait des médias sociaux.
Un rappel des faits. L?adolescente, nommée Amanda Todd, s?est donné la mort il y a quelques jours, car elle n?en pouvait plus des moqueries dont elle était l?objet depuis qu?un individu a mis en ligne un film la montrant seins nus du temps où elle était en septième année. L?homme qui a filmé la victime avait tenté de la faire chanter. Puis les images ont été installées sur la Toile à la vue de tous. Et depuis, sa vie était devenue infernale. On la traitait de tous les noms et ça amuse.
N?IMPORTE QUOI SUR LE WEB
Sur le portail de LaMetropole.com, nos blogueurs invitent les internautes à transmettre leurs commentaires. Mais nous sommes très vigilants. Dès que l?on aperçoit un propos offensant qui déborde du sujet proposé, c?est simple, on l?élimine aussitôt. On est souvent tenté de se servir de cet espace privilégié pour régler des comptes personnels. Et c?est le danger des Facebook et Twitter de ce monde qui autorisent à peu près n?importe quoi. Par exemple, il y a une politique sur Facebook qui interdit les moins de dix-huit ans à s?inscrire. Eh bien dans un reportage diffusé il y a peu de temps à Radio-Canada on voyait la majorité des jeunes d?une école, qui avaient environ 13 ans, en être membres.
Puis, sur ce même Facebook, on censure tout ce qui fait référence soi-disant à la pornographie. Oh yeah! Il suffit de cliquer le mot sexy ou charme pour voir surgir des images tout à fait explicites. Mais le pire, ce sont les messages. Des gens qui s?insultent, qui écrivent comme un pied, souvent des banalités affligeantes. Comme une révélation de l?être humain dans ce qu?il y a de pire en lui. Au lieu d?avancer comme humanité, on régresse.
L?INTIMIDATION SANS FIN
Un instructeur rappelait il y a quelque temps à des jeunes que lorsque que l?on inscrit quelque chose sur les médias sociaux, ça laisse des traces indélébiles. Tu n?es presque plus capable de faire retirer des propos infamants ou des images controversées. Ç'a été sans doute le cas avec la regrettée mademoiselle Todd, à qui on rappelait sans cesse ce film d?elle, la poitrine dénudée. Pour elle ç'a été un cauchemar. À ce point insoutenable qu?elle n?a pas vu d?autre issue que la mort. Et à l?heure où on sensibilise la population aux méfaits de l?intimidation, il faut rappeler que les médias sociaux sont des tribunes de choix pour ceux qui veulent nuire à la réputation des autres.
C?est comme un véritable dépotoir de la pensée humaine. Il y va d?une responsabilité des médias sociaux à faire le ménage régulier qui s?impose. On ne peut pas laisser tout faire ou tout dire impunément. La vie de certaines personnes s?en trouve actuellement menacée.
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