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Les scieries doivent augmenter les prix aux producteurs plutôt que d'offrir des primes aux transporteurs

Selon l'association des propriétaires de boisés de la Beauce, dans un communiqué envoyé aux médias mercredi, la période de dégel qui limite la capacité portante des camions, ainsi que la hausse importante du prix du carburant diesel a pour conséquence d'accroître de façon préoccupante le coût du transport du bois des producteurs.

Ces hausses de coûts ne se limiteraient pas à celles assumées par les transporteurs, car ce dernier paie plus cher pour récolter et transporter son bois, alors que l'entrepreneur forestier voit ses coûts d'exploitation augmenter tout comme le transporteur.

Il en irait de même pour le scieur qui achète le bois des producteurs livré dans sa cour d'usine. Toute la chaîne    d'approvisionnement en subirait ainsi les impacts, et ce, sans exception.

Par ailleurs, alors que les inventaires de bois rond sont plus bas qu'à l'habitude et que les prix du bois d'œuvre sont alléchants, certaines usines choisiraient de payer des primes de dégel directement aux transporteurs.

Ces primes, visant initialement à indemniser les transporteurs pour la livraison de voyages à taille réduite, pourraient induire des conséquences néfastes pour l'ensemble de la chaîne de valeurs.

Comptant sur ces primes, les transporteurs pourraient tenter de diriger le bois du producteur vers une usine plus éloignée ou qui rémunère moins bien, et ce, sans égard au revenu net que retirera le producteur une fois les billots livrés.

Toujours selon l’association des propriétaires de boisés de la Beauce, cette pratique s’apparente directement à une prime payée au transporteur, comme cela se fait parfois en dehors du dégel.

Cela nuirait ultimement à la mise en marché efficace et ordonnée du bois des producteurs, en accroissant l’opacité sur les marchés et en empêchant les producteurs de maximiser leurs revenus nets.

N’étant pas au courant des primes versées aux transporteurs par les scieries, les producteurs pourraient parfois les payer une deuxième fois pour le service rendu, sans le savoir.

« Pourquoi les scieries proposent-elles des primes qui n’avantagent qu’un seul maillon de la chaîne de valeur, alors que tout le monde subit les impacts du dégel et des hausses de carburant ? », s’est interrogé Michel Roy, directeur des communications de l’association des propriétaires de boisés de la Beauce.

Ces primes aux transporteurs élimineraient une bonne partie des hausses de prix consenties aux producteurs pour leurs billots et, à terme, décourageraient la production de bois par les producteurs qui détiennent la ressource.

Toujours selon l’association concernée, dans le contexte qui prévaut actuellement, il serait plutôt de mise que le producteur puisse contrôler l’ensemble des revenus du chantier de production, en négociant directement avec l’usine une valeur pour le bois livré à l’usine, s’entendant par la suite directement avec le transporteur sur les taux nécessaires pour livrer le bois à destination.

L’Association des propriétaires de boisés de la Beauce exige plutôt que les scieries augmentent les prix offerts aux producteurs pour du bois livré à l’usine, en incluant directement les primes liées au carburant et au dégel.

« Il s’agit, à notre avis, du meilleur moyen pour inciter les producteurs, qui sont les propriétaires de la ressource, à récolter et diriger le bois vers les usines qui leur offrent le meilleur revenu net », a conclu Michel Roy, directeur des communications.

Source : Michel Roy, directeur des communications

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