Michel Lemieux, collaboration spéciale
Marc Hervieux et l'Orchestre Symphonique de Québec ce n'est rien de moins qu'un poème en musique. Et les mélomanes qui ont envahi la salle Edwin-Bélanger, la semaine dernière à Montmagny, ont été comblés à souhait lors du sublime concert qu'ont offert le ténor et l'OSQ.
Airat Ichmouratov au lutrin a, dès l'ouverture, enivré le public en dirigeant cette cinquantaine de musiciens qui ont livré en toute splendeur La force du destin de Verdi. Puis Marc Hervieux a reçu un accueil chaleureux. Dès son entrée il a comblé son auditoire avec «La donna è mobile».
Une prestation de Marc Hervieux est en fait plus qu'un concert. Parce que ce ténor est un chanteur, un humoriste et un raconteur. Entre chacune de ses gammes il fait rire, il raconte des situations bizarres vécues lors de différents opéras. Puis invariablement, il enchaîne avec de grands classiques. Tôt dans la soirée, il a offert le prenant Nessum dorma rendu si célèbre par Luciano Pavarotti. Entre ses présences sur la scène, c'était l'apothéose d'entendre tous ces archets caresser les cordes des violons.
Le chanteur fait un petit retour sur son passé à partir du jour où il a décidé d'abandonner sa profession de graphiste pour entrer au conservatoire. La téléphoniste de l'entreprise se plaignait de ne pouvoir faire son travail, constamment perturbée par la voix de Marc qui résonnait partout dans son environnement. Depuis ses études au Advance Role Preparation Studio du Florida Grand Opera de Miami, le ténor québécois a chanté dans des rôles prestigieux tel La Traviata de Verdi au Théâtre Mariinski, à l'Opéra Kirov en Russie, et en obtenant le rôle de Rodolfo dans la Bohème à Metz, en France. Son parcours l'a mené sur combien de scènes dans le monde. Alors, l'entendre à Montmagny était un rendez-vous tout à fait délicieux. D'autant que Marc Hervieux touche à tous les répertoires. C'est ce qu'il fait, avant un rappel, en empruntant l'immense succès de Frank Sinatra, My Way. À deux occasions ses admirateurs lui ont témoigné leur affection par des ovations, qui ne laissaient aucun doute. Puis le ténor a livré une interprétation magnifique de ce classique qu'est devenu Impossible rêve.
Tout ce qui est beau et enivrant n'est jamais assez long. C'est sûrement le seul regret que pouvaient ressentir ceux qui s'étaient déplacés pour l'entendre. Personne ne s'était levé de son siège avant que le chef et Marc Hervieux aient quitté le plateau à la fin de leur prestation.
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Photo: Marc Hervieux est tout aussi sympathique hors scène que sur scène.