Daniel Blais, menotté, vêtu d'une ample chemise blanche, était interrogé par son avocat, Me Stéphane Beaudoin, hier au palais de justice de Montmagny. Il a raconté que son père et M. Bussières avaient loué des chalets pour la chasse sur l'île d'Orléans. Lui fêtait son cinquième anniversaire lors des événements racontés par l'accusé. Daniel Blais a dit qu'il a été confié à la garde de Jean-Paul Bussières, qui l'a agressé sexuellement une première fois. Selon l'accusé, il est alors menacé de mort s'il parle de cela.
Blais raconte ensuite avoir été sous la garde de Jean-Paul Bussières une deuxième fois, un soir de 1972. Cette fois, il dit avoir été sodomisé par la victime lors de cette soirée. Le lendemain, la première femme de M. Bussières ramène le jeune homme, qui confie son secret. La dame tente de parler au père de l'enfant, alors absent. «Je ne l'ai plus jamais revu après», ajoute Daniel Blais.
Daniel Blais affirme qu'il souhaitait revoir Jean-Paul Bussières seulement pour lui poser des questions sur les abus qui l'ont dérangé psychologiquement. Après une altercation entre les deux hommes, il y a presque deux ans, Blais s'est assis sur Jean-Paul Bussières, qui venait de tomber au sol. Pour le calmer, l'accusé lui a serré le cou jusqu'à ce qu'il ne respire plus. «De 30 secondes à une minute jusqu'à son dernier souffle. J'ai compris que j'avais fait une gaffe.»
Il affirme au jury qu'il ne voulait pas le tuer, ni lui voler son argent. «J'me sens très mal. Je regrette mon geste parce que ça n'a pas répondu à mes questions pantoute», a-t-il dit au jury.
La preuve est close dans ce dossier. Les deux parties présenteront leur plaidoirie demain. Le juge Charles Grenier donnera ses directives mardi. Le jury sera ensuite séquestré.
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Eric Bernard
418-234-6175