Stéphane Maestro - Chroniqueur
À l?occasion de la semaine de la santé mentale, je veux m?attarder sur le fragile équilibre mental qui est le nôtre. Personne n?est à l?abri d?une défaillance.
On me rapportait le passage, dimanche dernier, à l?émission Tout le monde en parle, de la comédienne et animatrice Louise Latraverse. À 71 ans, pétante de dynamisme, elle a été choisie comme porte-parole de la semaine de la maladie mentale. Et elle a souligné qu?à notre époque, on accorde trop d?importance à l?apparence physique, tandis qu?on ne se préoccupe pas assez de la situation de notre équilibre psychique. Et elle a raison. Surtout du fait du surtemps alloué par une bonne majorité de la population sur les réseaux sociaux.
Quel rapport avec la maladie mentale, me direz-vous ? C?est que l?on déplore des cas de plus en plus fréquents de cyberdépendance. À l?émission de François Paradis, lundi, on a consacré l?émission à des cas pathétiques. Notamment celui d?un homme qui perdait tout contact avec sa conjointe, scotchée trois heures sur Facebook, le soir venu. Une accro incapable de s?arracher à l?ordinateur. Conséquence? C?est qu?il n?y a plus de ciment social. On vit de façon virtuelle. Les réels contacts sont devenus très difficiles. Les gens sont nerveux, irritables au max.
Ils ne savent plus comment échanger les uns avec les autres. Sur le Web ils se donnent des personnalités qu?ils n?ont pas. Tellement, qu?un psychologue a souligné que les gens développent des doubles personnalités inquiétantes; celle de tous les jours et celle sur le Web. Et c?est ce qui explique pour beaucoup la multiplication des cas de bipolarité. Et vous constaterez comme moi que plus les moyens de communication sont sophistiqués, moins les gens communiquent réellement entre eux. On a perdu l?usage de vivre ensemble.
DÉTRESSE AU TRAVAIL
Sur un autre plan, c?est la santé mentale au travail qui est préoccupante. On rapporte des pourcentages effarants de détresse au travail. Si on s?inquiète du haut taux d?absentéisme au boulot, on voit aussi des gens qui sont présents au bureau mais comme tétanisés et improductifs. Ils font du sur place simplement pour répondre présent, sans plus. Et comme le management ne s?est pas adapté aux nouvelles théories du patron rassembleur et chef d?équipe, vous avez encore, hélas, de ce type de patron qui a une vision hiérarchique et qui ne voit les employés que comme des ressources humaines, sans noms, simplement des numéros d?assurance sociale dans un budget.
Il en faut beaucoup moins que ça pour provoquer de graves démotivations en entreprise. Et on voit énormément d?employés qui peinent à demeurer deux ans en poste. Vous n?avez qu?à prendre les transports publics pour voir des gens en mode tension. C?est triste. Car il suffit de peu pour péter une coche. Je connais dans mon entourage immédiat des gens qui sont atteints mentalement et qui souffrent de leur état, ou du moins empoisonnent la vie des autres. C?est bien beau entretenir son corps dans des gymnases. Mais que faisons-nous réellement pour assurer son bel équilibre psychique? Nous accordons-nous des moments de détente, de méditation, des siestes? Pensons à développer la zen attitude. Car un esprit sain dans un corps sain est d?une éternelle vérité.
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