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OPINION - AU ROYAUME DES BÉOTIENS, Réponse à Sébastien Clavet

J'appartiens, du côté de ma mère, à l'une des plus anciennes familles de Montmagny établie ici depuis plus d'une dizaine de générations. Mon grand-père a donné à la fabrique le terrain de l'actuel cimetière où reposent plusieurs de mes ancêtres. Il ne faut donc pas se surprendre si j'ai à cœur le développement de cette ville. Voilà plus d'un siècle, Joseph Marmette a écrit près d'une dizaine de livres dans lesquels il louange sa terre natale : Montmagny. L'un des plus beaux textes écrits de la langue française, traduit en 50 langues à travers le monde, raconte la célèbre débâcle de la rivière-du-sud au temps de Philippe Aubert de Gaspé. Plus près de nous Jacques Poulin a fait honneur à notre ville dans son roman : Les grandes marées. À ce sujet, rendons hommage au C E C M qui a donné récemment ce nom à sa bibliothèque. Pendant trois mois, l'écrivain Louis Caron est demeuré en contact continu avec la société d'histoire de Montmagny pour y écrire son roman : Il n'y a plus d'Amérique dont l'histoire se déroule en partie à Montmagny à la fin des années soixante. Dans la suite des choses, Valérie Langlois vient de publier Culloden, une jeune auteure dans la trentaine dont le premier livre a été publié à la prestigieuse maison d'édition VLB. Parmi les 113 auteurs de la Côte-du-Sud, elle est la seule à avoir été éditée aussi jeune chez un éditeur aussi chevronné. Quel honneur pour Montmagny!

            Que vous vous en preniez à cette jeune auteure parce qu'elle écrit des livres et fait honneur à notre ville est une vraie honte. Quand on aime sa ville et ses propres enfants, il est tout à fait normal d'être en faveur de son développement culturel. Voilà pourquoi la nouvelle bibliothèque servira de poumon à notre ville. Allez voir dans le dictionnaire ce que signifie le mot « béotien », c'est exactement ce qui vous définit le mieux. Cinq siècles avant J.C. la Béotie se caractérisait par ses citoyens ignares et méprisants de la culture. Allez y vivre et cessez, de grâce, de nous faire honte.

 

André Thibault

Récipiendaire du prix Monique-Miville-Deschênes de la culture, fondateur de la Corporation Philippe-Aubert-de-Gaspé et du Salon du livre de la Côte-du-Sud.

 
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