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Pénurie de personnel au laboratoire de l'Hôpital de Thetford Mines : L'APTS met en garde la population de Chaudière-Appalaches

Youtube, capture d'écran

Devant l'imminence d'un bris de service au laboratoire d'analyses biomédicales de l'Hôpital de Thetford Mines, l'Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) tire la sonnette d'alarme pour prévenir la population à la suite des départs de cinq technologistes médicales au cours des derniers mois.

« Un bris de service au laboratoire signifie que les opérations majeures seront reportées ou déplacées en dehors du territoire, que les soins intensifs se trouveront eux-mêmes sur le respirateur artificiel, qu'il faudra carrément détourner des ambulances et que les accouchements ne pourront plus avoir lieu à l'Hôpital de Thetford Mines en raison du manque de personnel à la banque de sang », met en garde Mélanie Lapointe, représentante nationale de l'APTS dans la région de Chaudière-Appalaches.

« Les technologistes médicales encore présentes font de leur mieux malgré les départs récents de cinq de leurs collègues, mais l'heure est grave. Nous frôlons le bris de service quotidiennement depuis leur départ. Les conséquences risquent d'être dramatiques si d'autres personnes quittent nos laboratoires », prévient Alain Fafard, coordonnateur technique en laboratoire et membre de l'exécutif de l'APTS au CISSS de Chaudière-Appalaches.

Les difficultés du laboratoire de l'Hôpital de Thetford Mines illustrent les graves conséquences de la centralisation des laboratoires avec la réforme OPTILAB. Pour l'APTS, la crise observée aujourd'hui est la conséquence directe de la dévalorisation de la profession et d'un manque de considération du gouvernement pour les besoins en ressources humaines avant le déploiement final de cette réforme. Rappelons que la région de Chaudière-Appalaches est la plus avancée dans sa mise en œuvre.

Ces impacts se ressentent aussi dans l'épuisement et le manque de personnel, tout aussi préoccupants pour les laboratoires des hôpitaux de Saint-Georges et de Montmagny où les technologistes médicales rapportent un recours de plus en plus fréquent au temps supplémentaire volontaire (mais parfois imposé) ou obligatoire. Depuis la période estivale, le maintien des services essentiels a entre autres forcé le report de plusieurs analyses, faute de personnel.

Malgré les besoins croissants, la relève est absente et la surcharge épuise les membres des équipes qui restent en place. Pour l'APTS, le grand public doit comprendre qu'il est essentiel de trouver des solutions pérennes au lieu de tenter de juguler chacune des crises avec des solutions temporaires, mal adaptées et qui ne considèrent ni les besoins des ressources humaines ni celles de la population.

« Les solutions apportées par nos gestionnaires ratent la cible. Il est temps que le CISSS de Chaudière-Appalaches collabore avec le personnel pour déployer les bonnes mesures, au bon moment et de la bonne façon. Pour ce faire, il faudrait commencer par mettre à jour la planification de la main-d'œuvre, en collaboration avec notre équipe locale de l'APTS. L'urgence de l'Hôpital de Thetford Mines sera bientôt agrandie au coût de 34,4 millions de dollars afin d'accueillir plus de patients, mais l'hôpital ne pourrait pas fonctionner sans services de laboratoire ! », explique Alain Fafard.

Rappelons que les technologistes médicales effectuent une multitude de tâches techniques et précises afin de permettre d'établir le diagnostic des maladies ainsi que d'assurer un suivi adéquat des patient·e·s et de leur traitement. Quand vient le temps d'effectuer des prélèvements, de préparer des tests et d'analyser des échantillons, rien ne bat leur expertise afin que les médecins puissent poser un diagnostic juste et procéder à des interventions chirurgicales sans compromettre la santé des patients.

« Avant de penser à augmenter la capacité d'accueil des urgences, le CISSS de Chaudière-Appalaches devrait réfléchir à des mesures attrayantes pour embaucher des technologistes médicales afin de pourvoir les postes laissés vacants. La direction devrait aussi offrir rapidement de meilleures conditions de travail pour le personnel en poste avant qu'il ne soit trop tard et que d'autres démissions surviennent. Le gouvernement du Québec pourrait aussi agir, notamment en incluant la région de Chaudière-Appalaches au Programme de bourses d'études du ministère de la Santé et des Services sociaux », conclut la représentante nationale de l'APTS, Mélanie Lapointe.


Source :Mélanie Lapointe, représentante nationale de l'APTS dans Chaudière-Appalaches

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