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Plan PME 2025-2028 : un recul inquiétant pour les entrepreneurs québécois

crédit photo-Facebook FQM

La Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) et la Chambre de commerce et d’industrie de la MRC de Montmagny tirent la sonnette d’alarme. 

En effet, selon leur analyse, le nouveau Plan PME 2025-2028, présenté par le ministre Christopher Skeete, n’est pas à la hauteur des attentes ni des besoins criants des petites et moyennes entreprises québécoises.

Les deux organismes dénoncent notamment une baisse significative du soutien financier. Le nouveau plan accuse un recul de 6 millions de dollars par rapport au Plan québécois en entrepreneuriat 2022-2025, sans ajustement pour l’inflation. Cette diminution survient à un moment particulièrement difficile, alors que les PME font face à des pressions économiques grandissantes.

« Le Plan PME 2025-2028 ne répond ni aux besoins, ni aux attentes prioritaires des PME et entrepreneurs du Québec. C'est un plan axé sur la "continuité", avec des moyens financiers réduits. C'est nettement insuffisant », a déclaré Véronique Proulx, présidente-directrice générale de la FCCQ.

Les défis actuels sont nombreux : menace de tarifs douaniers américains, hausse de l’inflation et des tarifs d’électricité, restrictions sur le recours aux travailleurs étrangers temporaires et fardeau réglementaire toujours plus lourd. Face à ce contexte, la Fédération et la Chambre locale estiment que le gouvernement devrait redoubler d’efforts, et non réduire son soutien.

Le plan ne prévoit aucune mesure d’allègement fiscal, et ignore plusieurs recommandations concrètes formulées par les chambres de commerce, telles que :

• La nomination d’un sous-ministre exclusivement dédié aux PME ;
• L’assouplissement des nouvelles obligations en santé et sécurité au travail ;
• Un moratoire sur les restrictions du Programme des travailleurs étrangers temporaires ;
• Une bonification de la déduction fiscale pour petite entreprise ;
• La mise en place de garanties de prêts pour le transfert d’entreprises ;
• L’exonération des premières tranches de masse salariale pour le Fonds des services de santé.

Autre oubli notable puisqu’aucune mesure n’est proposée pour compenser les coûts liés à la mise en œuvre de la Loi 25 sur la protection des renseignements personnels, alors que les PME doivent y consacrer d’importantes ressources.
 

Certaines initiatives reçoivent toutefois un accueil favorable, comme la création des Espaces PME Innovation, le renforcement du soutien au repreneuriat via la refonte de Repreneuriat Québec, et le lancement du Campus du repreneuriat.

Mais pour Jean-François Ritt, président de la Chambre de commerce magnymontoise, le message est clair : « Nos entreprises ne demandent pas la charité, elles demandent les outils pour avancer. En réduisant les aides, on complique la tâche des entrepreneurs qui, dans des régions comme la nôtre, doivent déjà surmonter de nombreux défis. »

Les chambres de commerce espèrent que le gouvernement reverra sa copie pour mieux refléter la réalité du terrain.

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