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Rebondissement au palais de justice de Montmagny pour le verdict de Gimi Pelletier

Ayant plaidé coupable au mois d’avril à une accusation d’avoir tué Nika Morin le 31 août à Saint-Pamphile alors qu’il conduisait son véhicule en état d’ébriété, Gimi Pelletier,originaire de Sainte-Perpétue de L’Islet était de retour au palais de justice de Montmagny le mercredi 19 juillet.

En fin d’après-midi, avec un écart considérable des recommandations de la défense et de la couronne et en raison d’un élément nouveau survenu en toute fin de séance, la sentence a été prise en délibérée par le juge Sébastien Proulx pour une décision qui sera rendue le 23 novembre prochain.

Le policier Sébastien Drolet, reconstitutionniste et enquêteur en scène d’accident à la Sûreté du Québec a présenté à la cour et au public réuni, le fil des circonstances et des événements par une présentation PowerPoint détaillée, avec cartes des lieux de la tragédie et plusieurs photos explicatives.

Après les éléments présentés par les deux parties, il y a eu lecture de deux lettres chargées d’émotions, l’une écrite par les parents, les quatre sœurs et beaux-frères de la victime et celle des deux enfants et du conjoint de la victime, Jérôme Pelletier.

Ce dernier a aussi pris la parole, de même que Maryse Moreau, qui accompagnait la victime lors de sa marche au moment du triste événement. Tous deux ont exprimé leur peine, les conséquences émotives, physiques, psychologiques ainsi que sociales qu’a provoquées ce drame pour eux et leur entourage. Leur message est sans équivoque : il est urgent que les cas d’alcool au volant s’arrêtent définitivement.

Par la suite, Gimi Pelletier a fait cette déclaration : « Je suis vraiment désolé. C’est impardonnable, ce que j’ai fait. J’espère que vous allez me pardonner un jour pour que je puisse me pardonner à moi-même. »
 

En attente d’une décision qui pourrait faire jurisprudence au Québec

Les parties s’étaient entendues au préalable pour fixer l’allègement de la peine du coupable à 16 mois de réduction en raison de sa détention effective depuis son arrestation. Toutefois, lors des recommandations, il y a eu un coup de théâtre venant de la défense.

En effet, alors que celle-ci proposait 26 mois de détention en s’appuyant sur des comparaisons de peines et des fourchettes de sévérité, la couronne proposait d’envoyer un message clair à la société et du coup au coupable indiquant que, conduire est un privilège qui ne doit jamais être utilisé lorsqu’on a consommé de l’alcool.

Maître François Doyon-Gascon suggéra alors 68 mois d’emprisonnement suivi d’une interdiction de conduire pour les 10 années subséquentes.

À ce moment, Maître Théberge estimant que son client n’a pas le profil et l’absence de remords que la couronne cherche à lui accoler afin d’en faire un exemple pour la population avec une sentence exemplaire, maître Théberge a exprimé que pour des raisons de compassion pour la victime et ses proches, la défense ne désirait pas utiliser l’article 453 du code de la sécurité routière qui stipule que : « les piétons doivent circuler sur le bord gauche de la chaussé face à la circulation lorsqu’un trottoir ne borde pas la chaussée, » ce qui n’était malheureusement pas le cas, tel que démontré par l’agent de la SQ qui a reconstitué la scène du drame.

À la lumière de cet argument, le juge Proulx pourrait tenir compte d’un facteur de causalité pouvant s’inscrire comme un lien faisant l’objet d’un débat. Suite au plaidoyer, le prononcé de la peine aura lieu en novembre prochain… .
 

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