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Réforme de l'assurance-emploi

La réforme de l'assurance emploi en vigueur depuis le 6 janvier 2013 fait encore jaser.  Pas plus tard que vendredi dernier, les premiers ministres Stephen Harper et Pauline Marois étaient questionnés sur leur position respective dans ce dossier.  La réforme fait des mécontents dans les régions où le travail saisonnier est plus présent. Faut-il crier au loup ? Y-a-t'il des avantages économiques à cette réforme?

Le programme d'assurance-emploi fait désormais la distinction entre trois types de prestataires. Selon le gouvernement fédéral, le but des nouvelles mesures est que «les prestataires intensifieront leur recherche d'emploi ce qui leur permettra de trouver un emploi et de réintégrer le marché du travail plus rapidement ».   Ce n'est pas tant de serrer la vis aux chômeurs mais de les inciter à démontrer qu'ils font des efforts pour trouver un emploi dans le marché local.

Au-delà des économies annuelles de prestations de 33 millions $ prévues en 2013-2014, la réforme vise le jumelage des travailleurs avec les besoins du marché de l'emploi.  Je suis tout à faire d'accord avec ce principe. L'économie locale et nationale connaissent des pénuries en ce qui à trait aux compétences et à la main-d'œuvre dans plusieurs domaines. Cela freine le développement des entreprises présentes dans nos milieux.  En 2011, le ratio des prestataires fréquents par rapport à l'ensemble des prestataires était de 34,1 % au Québec alors que le taux en Ontario était de 19,1 %.  Il y a donc un bassin de travailleurs disponibles à l'emploi.

Les mesures ciblent les prestataires fréquents qui devront accepter, selon les nouveaux critères, un emploi pouvant être rémunéré à 70 % de leur ancien salaire.   Évidemment, ces mesures affecteront davantage les secteurs du tourisme, de la forêt et de l'agriculture car elles pousseront les gens à chercher des emplois permanents. Rappelons que ces travailleurs saisonniers représentent près 27 % des demandes à l'assurance emploi.

Les industries saisonnières bien présentes dans notre région risquent donc d'être pénalisées par ces mesures.  Il aurait pu être pertinent d'adapter des critères spécifiques à ces secteurs. Par exemple, pour éviter de pénaliser les travailleurs en tourisme et leurs employeurs, le programme pourrait exiger des prestataires à suivre des formations en collaboration avec leur employeur.  En exigeant l'acquisition et le maintien de connaissances et d'habiletés, l'objectif du gouvernement de renforcer l'économie serait atteint car cette formation augmenterait la productivité des travailleurs durant la saison de travail.   Il permettrait de préserver et surtout de développer une expertise dans nos régions.

Finalement, comme le disait Jim Flaherty, ministre Fédéral des finances du Canada, en juin dernier, « le seul mauvais travail est de ne pas avoir de travail ».  Le travailleur qui ne veut pas être choisi pour un emploi à 50 km de chez lui conservera toujours un pouvoir sur son entrevue d'embauche.  Même avec ces mesures, le chômeur pourra refuser intentionnellement de travailler mais il sera équitable qu'il en assume les conséquences financières.

Source : Mallette, comptables professionnels agréés

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