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REMARQUABLE LEÇON D'HISTOIRE

 Sauvages

Céline Chabot - CHRONIQUE LITTÉRAIRE

Les habitués des Rendez-Vous Ononthio connaissent déjà Dominique Rankin, plusieurs ayant assisté à sa conférence en juillet dernier. Je l'ai manquée, m'en suis mordu les doigts et me suis reprise avec la lecture d'un vibrant témoignage couché sur papier par Marie-Josée Tardif, dont le propre sang marie le rouge et le blanc.

On y suit le cheminement d'un homme hors du commun, T8aminik, de sa naissance prématurée et mouvementée jusqu'à son accession - après une éprouvante initiation - au statut d'homme-médecine. J'ai beaucoup appris en parcourant ces pages, la prophétie des Sept Feux m'étant avant ce jour aussi inconnue que l'horrible pensionnat des petits Sauvages (Abitibi, années 50-60).

Passage difficile

Assimilation, civilisation, déracinement, ségrégation... l'arrivée des Blancs et des robes noires aura apporté son lot de termes inconnus et menaçants pour les Anicinapek, plus enclins à honorer et respecter la Terre-Mère qu'à se l'approprier. Toute leur vie est alors chamboulée, les contradictions pleuvent: «On ne nous permettait plus de vivre dans la forêt comme autrefois, et nous étions indésirables partout ailleurs. (...) C'est ainsi que nous avons commencé à apprendre la vie «moderne». Nous devions vite comprendre les us et coutumes d'un peuple qui nous rejetait, mais qu'il fallait imiter de notre mieux, car notre survie en dépendait.»

Ce récit inspirant ne se veut pas une charge en règle contre les Blancs, mais bien un moyen de parvenir au pardon et à la guérison. Il serait intéressant de voir ce livre étudié à l'école, autant pour ses leçons de vie que pour les nécessaires corrections apportées à notre Histoire et au rôle qu'y ont joué les «Sauvages».

ON NOUS APPELAIT LES SAUVAGES

Souvenirs et espoirs d'un chef héréditaire algonquin

Dominique Rankin et Marie-Josée Tardif, récit, Éditions Le jour, 151 pages

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