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RENDEZ-VOUS AVEC L'HISTOIRE...

PMAROIS
Gaëtane Corriveau - CHRONIQUEUSE

Madame la première ministre, Montmagny, été 1985... vous vous rappelez?

Chères lectrices, chers lecteurs,

Pour traiter du pouvoir et de la gouvernance, entre autres paritaire, au sein des diverses instances décisionnelles et lieux de pouvoir, publics et privés, j'ai choisi d'introduire ce sujet par une anecdote en lien avec l'élection historique de la première femme au poste de première ministre du Québec, le 4 septembre dernier, Madame Pauline Marois.

Pour vos archives Madame la première ministre...

Juin 1985. Le premier ministre René Lévesque quitte son poste. S'ouvre alors une course à la direction du Parti québécois dont l'élection du ou de la chef se fera au suffrage universel, donc par les membres du parti et non exclusivement par des délégués. Vous décidez alors de vous lancer et, contre toute attente, vous terminez deuxième!

Bien sûr votre campagne aura été marquée par une foule d'anecdotes, toutes aussi particulières les unes que les autres mais, Madame la première ministre, vous rappelez-vous de celle-ci...

Alors que vous êtes en pleine course à la chefferie et que déjà les associations de circonscription sont à pied d'?uvre pour faire élire leur candidat(e) de prédilection, dont celle de Montmagny qui ne vous favorisait pas nécessairement... des signaux positifs et presque inespérés vous parviennent d'ici même, de Montmagny. Mais comment comprendre cette augmentation soudaine, en quelques jours, de vente de cartes de membres à des femmes, pour la majorité inconnues de vos organisations, souhaitant vous accorder leur appui? Comment expliquer que des femmes, de toutes allégeances politiques, de tous âges, s'allient et en viennent à former une petite coalition arc-en-ciel ponctuelle, sympathisantes de circonstance, pour participer à la possible élection d'une première femme chef de parti au Québec? Qui est à l'origine de cette mobilisation spontanée, apparemment sans ressources humaines, matérielles, financières? Pour vos organisateurs, le temps presse. Il devient urgent d'éclaircir le mystère pour profiter de ce momentum, d'identifier la source pour prendre rapidement contact avec elle et enfin mettre à l'agenda ces rencontres et visites si essentielles dans la conduite de toute course ou campagne électorale pour gagner des votes.

Et la lumière fut! En peu de temps, votre nouvelle chroniqueuse est découverte. Et en très peu de temps, s'organise un souper au Centre sportif Le Bûcheron, à Montmagny, dans ce petit coin de pays dont vous rêvez. Oui, je suis celle qui, à partir de mon propre petit réseau de femmes inscrites, année après année, à mes cours de danse aérobique, a réussi à convaincre certaines d'entre elles, grâce à leur confiance et à leur amitié, à créer stratégiquement une alliance ponctuelle en votre faveur. Elles ont accepté, le temps d'une brève course au leadership d'un parti autre que le leur, de mettre de côté l'aspect partisan de la politique et privilégier un enjeu historique le dépassant. Un geste politique aussi audacieux que remarquable.

Morale de cette histoire ? La force d'un réseau, même de petite taille, sans ressources financières, organisationnelles ou matérielles, est un atout politique qu'il ne faut pas négliger mais plutôt, dans certains cas, privilégier. Cela ne vous rappelle-t-il pas le cas très particulier de la défunte mairesse de Québec, madame Andrée Boucher, qui nous avouait l'avoir emporté sans argent, ni organisation, ni banderoles!

Chères lectrices et lecteurs, je termine sur ce cas exemplaire, s'il en est, qui ne manquera pas de nourrir votre réflexion et d'animer vos discussions dans le contexte politique municipal actuel...
Merci de votre attention et...

À la prochaine !

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