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Robert Normand lève le voile sur les effets pervers du cancer

Robert Normand et son épouse, Johanne, racontent leur histoire qui révèle la face cachée de la maladie.

Diane Gendron-L'Oie blanche

Vivre avec le cancer est déjà difficile, quand il faut en plus se battre pour survivre financièrement, cela devient une épreuve de tous les instants. C'est à cette situation que sont confrontés Robert Normand et son épouse, Johanne, qui combat un cancer du sein depuis 10 ans avec des métastases touchant d'autres organes.

Propriétaire d'une petite entreprise à L'Islet, ce travailleur autonome prend la parole pour réclamer du gouvernement des actions afin d'aider les oubliés du système, comme lui, pris à la gorge par les frais médicaux liés aux traitements de la maladie de sa femme. «Johanne réagit bien à la médication, mais elle aura des traitements pour le reste de sa vie» précise-t-il. Le coût de la médication sur 10 ans s'élève à 180 000 $, dont 80 000 $ qu'il défraie de sa poche (la partie non couverte par les assurances plus la prime mensuelle). À long terme, ce sont tous ses biens et actifs qui vont y passer, lance cet homme qui souhaite obtenir des appuis pour continuer à se battre.

«J'aime ma femme et je veux la garder le plus longtemps possible», poursuit celui qui a pris un deuxième emploi pour arriver à joindre les deux bouts. Il faut savoir que M. Normand qui détient une assurance privée familiale débourse des primes d'assurance médicaments de 525 $ par mois avec la nouvelle augmentation qu'il vient de subir. Point de salut du côté du Régime d'assurance médicaments du Québec qui a enlevé le droit à l'association aux travailleurs autonomes. Ceux-ci contribuent pourtant à l'économie régionale, dit-il.

«Face à la maladie, les travailleurs autonomes sont pénalisés par rapport aux autres», d'ajouter cet entrepreneur qui en appelle à la responsabilité gouvernementale pour remédier à la situation. M. Normand demande notamment que les frais paramédicaux soient déductibles d'impôt.

Autre impact

Autre effet pervers de la maladie, les deux filles du couple ne sont pas assurables parce que le diagnostic de cancer de la mère est survenu avant qu'elle ait 40 ans, note M. Normand. «On invoque une question d'hérédité pour cataloguer les enfants et hypothéquer leur vie», décrit le père, doublement affligé par la situation.

«J'ai assez de caractère pour passer à travers cette épreuve, j'ai mon épouse et je garde le sourire, mais c'est quoi notre avenir ?», lance-t-il. Pour conclure, Robert Normand pense qu'il est grand temps que le gouvernement cesse de faire de la petite politique pour s'attaquer aux vrais problèmes.

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