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Sainte-Euphémie règle le sort de son église

Après quelques mois de réflexions et de discussions parfois vives sur l'avenir de son église, la Fabrique de Sainte-Euphémie a résolu de céder ses biens immobiliers à la Municipalité qui s'est engagée à donner une vocation communautaire à la bâtisse.

Des émotions diverses planaient dans la salle municipale au moment où les deux parties, la Fabrique et la Municipalité, apposaient leurs signatures au contrat le 10 novembre. Le président de la Fabrique, Raynald Duquet a d'abord évoqué le sentiment de deuil ressenti en ce jour, avant de reconnaître qu'il fallait en arriver à une telle solution. Ce pourquoi, l'idée de lui donner une autre vocation a fait rapidement son chemin, malgré tout.

Le maire, Denis Giroux, qui se dit non pratiquant, n'en avait pas moins la volonté de conserver le bâtiment par respect pour les générations précédentes, à condition que cette décision n'entraîne pas de fardeau pour les contribuables, a-t-il soutenu. En quelques mois, il a réussi à convaincre les conseillers et une bonne partie de la population de quelque 350 âmes. Il admet toutefois qu'il existe encore des réticences dans le milieu.

Le contrat

Invoquant le souci de transparence, le maire a demandé à la notaire Johanne Cloutier de présenter les grandes lignes du contrat lors du dîner mensuel du groupe de bénévoles les Mains unies. Le contrat comprend la bâtisse ainsi que le terrain incluant le lot boisé. Par ailleurs, le document transfère aussi les droits relatifs au bail commercial avec Vidéotron, revenus qui serviront à l'entretien du bâtiment. Sont exclus les biens mobiliers appartenant à la Fabrique qui pourront rester dans l'église, sans frais. À noter que les bancs de l'église seront mis en vente.

De son côté, la Municipalité s'engage à fournir à la Fabrique un local administratif et religieux. Donc, la bâtisse servira aussi pour le culte. Bref, il s'agit d'un échange de services pour que la population puisse continuer d'utiliser ce bâtiment, de conclure Me Cloutier.

Nouveau nom

Rendue à son état profane par décret de l'évêché, l'église deviendra une salle à vocation communautaire. À ce titre, on lui a attribué un nouveau nom qui a été dévoilé le même jour. Désormais, elle s'appellera la salle l'Héritage. «On va garder l'intérieur tel quel» a indiqué le maire. La salle pourra accueillir des soirées et elle servira aussi de salon funéraire. «On va danser à l'Héritage, certains vont continuer de prier et on va aller pleurer à l'Héritage» d'ajouter M. Giroux.

L'abbé Justin Picard a gardé le mot de la fin pour souligner l'esprit d'ouverture dans ce dossier. Ce jour marque le glas de l'église matérielle, mais pas celle de la grande Église qui demeure vivante à travers sa communauté, de conclure l'abbé Picard.

Photo : L'église a été construite en 1926.

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