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Salaire maximum pour les hauts dirigeants : Québec solidaire et Guillaume Dufour veulent en finir avec l'indécence corporative

Un gouvernement solidaire mettra en place un salaire maximum pour les hauts dirigeants dont les entreprises reçoivent des fonds de l’État, a annoncé mercredi matin la porte-parole Manon Massé lors de son passage devant la Chambre de commerce du grand Montréal. 

Il s’agit d’une des mesures par lesquelles Québec solidaire compte mettre un frein aux inégalités croissantes entre riches et pauvres, en plus d’augmenter les taux d’imposition des grandes entreprises et d’instaurer un salaire minimum à 15 $ l’heure.

Rappelons que dans les dernières années, le gouvernement libéral a octroyé des milliards $ en subventions et en aide à des multinationales comme Bombardier, qui ont ensuite augmenté la rémunération de leurs plus hauts dirigeants.

Après avoir reçu une aide de 1,3 milliard $ de l’État québécois en 2015, les dirigeants de Bombardier ont ainsi vu leur salaire bondir de 50% l’année suivante.

Pour Québec solidaire et son représentant local, Guillaume Dufour, il est inacceptable que de l’argent des contribuables serve à fournir des bonis aux dirigeants des entreprises les plus riches du Québec.

« À l'échelle canadienne, les 100 PDG des plus grosses entreprises gagnent le salaire annuel moyen d'un salarié dès le 2 janvier au matin. Pour nous, c'est simple : si une entreprise a besoin de l’aide de l'État pour fonctionner, elle ne devrait pas verser des millions en bonis à ses dirigeants. Les petits entrepreneurs font parfois des sacrifices importants pour garder leur monde à flot. Il est temps que les PDG des grosses entreprises fassent le même effort », a fait valoir Manon Massé.
 

Un gouvernement solidaire s'assurera que les entreprises bénéficiant de fonds provenant de l'État respectent un ratio maximum de 1:30 entre leur plus haute et leur plus basse rémunération. Ce ratio maximum sera de 1:10 pour les entreprises du secteur public et parapublic.

Avec cette mesure, Québec solidaire veut non seulement s'assurer que l'argent public soit mieux investi, mais aussi inciter les entrepreneurs à bonifier les salaires des petits employé•es.

Augmenter le taux d'imposition des grandes entreprises

Les grandes entreprises doivent aussi payer leur juste part à la collectivité par le biais de l'impôt. Québec solidaire fera ainsi passer le taux d'imposition des entreprises de plus de 500 salarié.es de 11,7% à 14,5% dans un premier mandat, ce qui reste plus bas que le taux en vigueur au palier fédéral.

« Ça fait tellement longtemps que les politiciens des vieux partis n'ont pas touché à la colonne des revenus qu'on a perdu l'habitude de parler de paliers d'imposition, de lutte aux paradis fiscaux ou de redevances sur les ressources naturelles. Si on veut être à la hauteur de nos ambitions pour l'avenir, il faut faire croître les revenus de l'État. Oui, les grosses entreprises et le palier le plus riche des contribuables vont contribuer un peu plus. C'est la moindre des choses : c'est du rattrapage pour des années de laisser-aller libéral », a martelé Manon Massé.

Un salaire minimum à 15$ l'heure

« Dans le Québec du monde ordinaire, sur le plancher des vaches, un million de travailleurs et travailleuses gagnent encore moins de 15$ l'heure. Ils ne sont jamais mentionnés dans les discours du premier ministre, mais ils forment la colonne vertébrale de notre économie. Ils ne sont pas milliardaires comme M. Bouchard, M. Rossi et M. Aldo Bensadoun, mais si ces dirigeants sont milliardaires, c'est grâce au monde ordinaire qui travaille fort. Il est temps de rémunérer leur travail à sa juste valeur », a déclaré Manon Massé.

Un gouvernement solidaire augmentera ainsi le salaire minimum à 15$ l'heure dès le 1er mai prochain, puis l'indexera au coût de la vie. Grâce à cette hausse, c'est près d'un million de travailleuses et de travailleurs qui verront leurs revenus augmenter. Pour le Québec, il s'agit de retombées économiques de 2,2 à 3,4 milliards $ et de revenus fiscaux de 830 millions $ par année pour l'État.

Les petites et moyennes entreprises dans le besoin ne seront pas laissées à elles-mêmes dans cette transition. Un gouvernement solidaire investira en effet 100 millions $ par année pendant 5 ans en subventions directes aux PME, aux organismes communautaires et aux entreprises du secteur agricole afin de les aider à s'adapter à la hausse des salaires.

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