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«Tout devient possible quand on s'engage» - Pierre Lavoie

Pierre Lavoie est entouré de Frédéric Ouellet et de Francis Fréchette, deux membres de l'équipe magnymontoise Les Enfants d'cœur qui participera à nouveau au 1000 km cette année

Pendant près de deux heures, le 22 mars dernier, Pierre Lavoie, celui qui fait bouger des milliers de Québécois avec son Grand Défi, a raconté sa vie, ses aspirations, ses espoirs, ses pertes et ses épreuves. On aurait entendu une mouche voler dans la salle Edwin-Bélanger tellement les 300 spectateurs étaient captivés.

L’athlète a livré plusieurs messages au public. Le plus important est l’engagement. «Le changement débute toujours par l’engagement» lance le conférencier. Pas un engagement à la sauvette, le vrai, celui qui demande de l’effort et qui transforme une vie. Car, alors, tout devient possible!

«Une personne engagée vaut mieux que 10 qui ne le sont pas». Cette phrase, Pierre Lavoie l’a dite à plusieurs reprises, tout comme celle-ci : «l’engagement, c’est plus que faire son travail».
 

Pour que la pâte lève, un autre ingrédient s’avère indispensable: la passion, cette flamme intérieure qui transporte, «qui nous fait sortir du cadre, passer en 5e vitesse et continuer malgré tout», dit-il. Quant aux raisons pour s’engager, elles sont diverses et toutes importantes.

Son histoire

Comment un homme parti de rien a-t-il pu créer un mouvement vers l’activité physique et les saines habitudes de vie aussi bien implanté et structuré? Pour comprendre sa motivation, il faut retourner à ses origines. Né à L’Anse St-Jean au Saguenay, il est encore enfant quand ses parents divorcent. La mère et ses enfants vont habiter un HLM dans un quartier défavorisé de Chicoutimi. Avec son travail de camelot, l’adolescent réussit à s’acheter son premier vélo. Comme bien d’autres, il fume. Le sport ne fait pas vraiment partie de sa vie. Un jour, à l’école primaire son professeur lui dit qu’il n’est pas bon à la course en se fiant au chronomètre. L’avenir dira à quel point cet homme s’est trompé.
 
Bref, à l’adolescence, il n’est toujours pas tenté par l’activité physique. Jusqu’au jour où il voit courir une jolie fille dans sa rue. «Ma blonde a changé mon mode de vie. Elle et son frère m’ont fait adopter le triathlon».

Pierre Lavoie devient l’un des meilleurs dans cette discipline d’endurance mariant la natation, la course et le vélo. Pendant sept ans, le triathlète professionnel se démarque. Sur la scène internationale, il remporte des Ironman notamment à Montréal et à Hawaï.

Mécanicien de formation, Pierre Lavoie a travaillé près de 20 ans en usine, dont 14 dans une papetière, où il gagnait 105 000$ par année. Il a tout quitté pour suivre sa passion.

Les épreuves

Comme bien des couples, Lyne et Pierre veulent fonder une famille. À la naissance de leur deuxième enfant, Laurie, ils apprennent que leur fille souffre d’une maladie orpheline appelée l’acidose lactique. La maladie se manifeste par une seule crise qui entraîne la mort au bout de 10 minutes. Au Saguenay Lac-St-Jean, 1 personne sur 22 porte ce gène. Pierre et Lyne sont tous les deux porteurs. Malgré tout, le médecin leur prescrit de l’espoir et la vie reprend son cours. Le couple adhère à l’association fondée pour aider les parents aux prises avec cette maladie. Soudain, le malheur frappe et emporte la petite Laurie.

Comme il existe un vaccin pour détecter la maladie pendant la grossesse, le couple s’essaie à nouveau. Ça se présente bien jusqu’à la naissance de leur deuxième fils, également atteint par la maladie. Hélas, Raphaël mourra quelques années plus tard. Il n’y a pas pire épreuve que la perte d’un enfant. Le couple en a perdu deux sur quatre. 

L’engagement

Désespéré, Pierre Lavoie, président de l’association, veut tout abandonner. C’est alors qu’il décide d’embarquer sur son vélo et de donner un sens à ces épreuves. Son engagement, il l’a pris le 3 septembre 1999 au moment de lancer le premier défi Pierre Lavoie dans le but de sensibiliser la population à cette maladie qui lui a ravi deux enfants. Il pédale en solo 650 km autour du lac Saint-Jean pour ramasser des fonds destinés à la recherche. Il en parle à un journaliste. L’année suivante, ils étaient plus de 1000 à enfourcher leur vélo. Et on connaît la suite, l’activité a fait boule de neige.

Changer la culture de la santé

En lançant le Grand Défi, son créateur voit grand et la clé pour changer les choses passe par l’éducation. Au fil du temps, le Grand Défi met sur pied différents programmes et événements pour changer la culture de la santé en travaillant davantage sur la prévention. Les cubes énergies dans les écoles primaires, la tournée des écoles, le 1000 km, la Boucle, les grandes marches, le Grand Défi Entreprise qui se déroule actuellement dans la région, etc. Bref, les initiatives se multiplient, le mouvement vers l’activité physique et les saines habitudes de vie prend de l’ampleur et touche toutes les catégories d’âges.

Montmagny et la région ont eu la chance d’accueillir La Boucle en 2015. Depuis, une première équipe magnymontoise s’est lancée dans le 1000 km l’an dernier et s’apprête à récidiver cette année.

 

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