Trois nouvelles expositions au Musée de la mémoire vivante
Le Musée de la mémoire vivante à Saint-Jean-Port-Joli propose trois nouvelles expositions, riches en découvertes et en témoignages de vie, qui sauront capter l'intérêt des visiteurs.
Diane Gendron-L'Oie blanche
L'exposition permanente Partir pour la famille lève le voile sur l'univers caché de la grossesse et de l'accouchement de 1900 à 1950, à une époque où même le langage interdisait d'employer les vrais mots. Des expressions comme «Partir pour la famille» évoquait une femme enceinte et d'autres expressions comme «Débouler», «Acheter», «Les sauvages sont passés» étaient plutôt rattachées à l'accouchement.
Les familles nombreuses, les pressions des curés, les croyances résultant de l'ignorance, le tabou entourant la sexualité ont marqué en profondeur cette période. La mortalité infantile importante, le nombre considérable de filles-mères qui devaient se marier rapidement ou aller travailler ailleurs pour ne pas «déshonorer la famille» et sa résultante à savoir un taux élevé d'adoption, tout cela faisait partie de la face méconnue d'une réalité pourtant bien présente. «Aujourd'hui, les couples adoptent des enfants à l'étranger, mais à l'époque on exportait nos enfants», raconte Jean-Louis Chouinard, directeur général du musée.
Témoignages
Des photos, des objets, de l'ameublement et, surtout, des témoignages nous ramènent à cette époque.
En effet, une soixantaines de femmes de partout au Québec ont témoigné de leur vécu. Sermons des curés, peur de mourir à l'accouchement, douleur de la perte d'un enfant malgré une famille nombreuse ou tout simplement l'impossibilité de parler de ces sujets reviennent souvent dans ces récits qui font partie de la banque de témoignages recueillis par Judith Douville, chargée de projet au musée.
L'ethnologue Suzanne Marchand a collaboré à cette exposition qu'elle a présentée dans sa forme initiale à Québec en 2010. Présente à l'inauguration des nouvelles expositions le 4 mai, Mme Marchand qui a publié un livre à ce sujet reviendra au musée le 18 mai, à titre de conférencière invitée.
Tableaux de vie
Une exposition de portraits, réalisés par l'artiste peintre Lise Gauthier, propose par ailleurs des tableaux de vie mettant en valeur neuf personnes. Pour réaliser ces portraits, Mme Gauthier a rencontré ces personnes, recueillant leur récit de vie. Des extraits de ces récits, des descriptions d'objets reliés à eux accompagnent ces portraits qui deviennent des véritables tableaux de vie. Dans sa démarche, l'artiste a aussi fait son autoportrait.
Léon Trépanier
La troisième exposition du musée porte sur la vie de Léon Trépanier, journaliste-villégiateur du journal La Presse, de Montréal, qui a contribué à faire connaître la première génération de grands sculpteurs, à l'origine de la notoriété de Saint-Jean-Port-Joli. M. Trépanier a d'ailleurs pris épouse dans ce village de la Côte-du-Sud, où il venait passer ses mois d'été.
Mentionnons, en terminant, que le Musée de la mémoire vivante est maintenant ouvert sept jours sur sept.