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Trois raisons importantes pour s?affranchir du pétrole

 

 

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Michel Chassé - L'Oie Blanche

(NDLR:Selon M. Robert Laplante, directeur général de l?Institut de recherche en économie contemporaine, l?indépendance énergétique du Québec passe entre autres par l?électrification du transport collectif, laquelle se traduirait par l?avènement d?un réseau national de monorails électriques à haute vitesse. Nous vous présentons un deuxième article tiré de la conférence qu?il a donnée le jeudi 12 avril au Cégep de La Pocatière)

Pourquoi s?affranchir du pétrole? «Parce que l?indépendance énergétique aux énergies fossiles est en voie de séparer les économies» de répondre M. Laplante, citant en exemple les pays scandinaves. Ces derniers ont pour projet de reconvertir leur économie afin de se passer du pétrole. En Suède, tout l?appareil scientifique ?uvre afin que le pays ne dépende que des énergies alternatives d?ici 20 ans.

M. Laplante donne trois bonnes raisons pour s?affranchir du pétrole, la première étant que l?ère du mazout bon marché est terminée. Non seulement la réserve mondiale commence-t-elle à diminuer, mais le pétrole coûte de plus en plus cher à exploiter parce qu?il devient de plus en plus difficile d?y accéder.

Le développement de pays comme la Chine et l?Inde va exiger une quantité astronomique d?énergie que le pétrole ne pourra combler.

Enfin, la courbe générale du prix du pétrole ne ment pas. Le baril, qui vaut environ 110$ actuellement, coûtera quelque 200$ d?ici 15 ans.

Appauvrissement

«La deuxième raison, c?est que le pétrole nous appauvrit. Nous avons une réaction de drogués face aux énergies fossiles» de lancer M. Laplante.

À chaque année, le Québec dépense 12 milliards$ en énergie fossile, avec un pic de 17 milliards$ en 2008: «C?est très lourd sur notre performance économique. Le prix du pétrole est même devenu un frein à la compétitivité de nos entreprises. Ça plombe l?économie québécoise» d?ajouter le directeur général de l?IREC.

Projet structurant

La troisième raison de s?émanciper du pétrole, la plus importante selon M. Laplante, c?est que l?électrification du transport collectif constitue un projet structurant pour l?économie québécoise.

«Notre consommation d?énergie fossile vient consacrer une disfonctionnalité: nous importons du pétrole, mais nous exportons nos surplus d?électricité et à perte en plus. Notre gestion de l?énergie est déficiente. Pour se débarrasser de cette disfonctionnalité, il faut changer notre façon de voir: il faut remplacer le pétrole par des énergies produites localement, ce qui est la base de toute stratégie de développement économique» de soutenir M. Laplante.

«Les Scandinaves furent les premiers à franchir ce pas parce qu?ils dépendaient totalement du pétrole. Et ils l?ont fait même s?ils étaient moins bien pourvus que le Québec en énergies alternatives» de renchérir le directeur général de l?IREC.

Selon ce dernier, un changement de perspective permettrait aux Québécois de prendre conscience du potentiel de leur province. Le Québec est le royaume du vent: le deuxième gisement éolien au monde: «C?est gigantesque, c?est cent fois le potentiel d?Hydro-Québec. C?est maintenant qu?il faut faire le décollage de l?éolien» de dire M. Laplante qui spécifie toutefois que cet énorme potentiel éolien se situe surtout dans des zones inhabitées du nord.

Au vent s?ajoute la biomasse. La forêt boréale abrite une immense réserve de biomasse: «Il est aberrant d?intégrer les augmentations du pétrole à notre économie alors que nous disposons de la biomasse» de déplorer M. Laplante.

Au lieu de continuer à subir passivement les hausses du prix de pétrole, M. Laplante propose un audacieux projet de reconversion industrielle qui repose sur une transformation majeure du secteur du transport, lequel gruge 70% de notre consommation d?énergie fossile.

Au dire de M. Laplante, l?électrification du transport individuel ne constitue pas un projet porteur pour le Québec: «Là où nous sommes forts, c?est dans le transport collectif. Notre force industrielle, c?est la fabrication de matériel de transport. Une grande ??corvée transport??, qui se traduirait par l?électrification du transport collectif, pourrait devenir la pierre angulaire d?un détachement au pétrole. En fait, si on misait sur nos atouts, on reconvertirait une dépense en investissement».

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