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Un déficit de 7 675 immigrants pour combler les besoins de main-d'œuvre en Chaudière-Appalaches pour la période de 2021 à 2025

Selon une étude de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), à moins d’un important changement concernant la régionalisation de l’immigration, le déficit annuel prévisible pour combler les besoins régionaux de main-d’œuvre atteindra près de 17 988 immigrants au Québec de 2021 à 2025 pour 7 675 immigrants manquants en Chaudière-Appalaches pour la même période…

« La régionalisation de l’immigration est un enjeu économique crucial et le gouvernement du Québec doit poursuivre sa priorisation pour aider les PME aux prises avec la pénurie de main-d’œuvre », selon la FCEI.

Le manque d’employés touche l’ensemble du Québec, mais s’avère particulièrement plus aigu dans les régions se situant en dehors de celle de Montréal, notamment en raison du déficit d’accueil de nouveaux arrivants.

Depuis des décennies on parle de régionalisation de l’immigration, et plusieurs stratégies et plans d’action ont été mis en place pour tenter de corriger cette tendance.

Les résultats de l’étude de la FCEI illustrent que la répartition de l’immigration n’évolue pas.

En effet, pour la période 2015-2019, en moyenne, 75 % des immigrants ont choisi de s’établir dans la région de Montréal.

« Près de 37 000 immigrants choisissent Montréal, mais ça ne veut pas dire que la pénurie de main-d’œuvre y est réglée, au contraire. La métropole présente près de 80 000 postes vacants, mettant une pression énorme sur ses PME. Par ailleurs, le déficit en régions de 18 000 immigrants annuellement est inquiétant pour notre économie, surtout quand on considère les nombreux départs à la retraite qui s’en viennent. », a commenté François Vincent, vice-président pour le Québec à la FCEI.

Selon les estimations d’Emploi Québec, environ un poste vacant sur cinq doit être pourvu par un nouvel immigrant pour combler les besoins de main-d’œuvre au Québec au cours des prochaines années. L’étude de la FCEI reprend cette évaluation du gouvernement du Québec et la met en relation avec la moyenne d’immigrants reçus dans les régions entre 2015 et 2019. Avec ces moyennes, elle arrive avec un constat sur les besoins d’immigration à combler pour chaque région en déficit.

« Il est évident qu’avec la moyenne des immigrants reçus actuellement dans la plupart des régions, pourvoir 1 poste sur 5 par cette voie est utopique à moins d’un virage important en faveur de la régionalisation de l’immigration. Nos régions sont celles qui vont encaisser le plus durement les effets de la pénurie de main-d’œuvre au cours des prochaines années si rien ne change », a ajouté Francis Bérubé, directeur des affaires provinciales et auteur de l’étude.

Régionaliser l’immigration : les PME en font une priorité et offrent des pistes d’action
L’étude fait également ressortir un constat frappant : pour les dirigeants de PME du Québec, il est urgent d’agir en faveur de la régionalisation de l’immigration.

En effet, en janvier 2021, 59 % d’entre eux ciblaient cet enjeu comme, étant une priorité pour assurer le développement économique des régions, tandis qu’en octobre 2022 la proportion s’établissait à 80 %.

Ces données parlent d’elles-mêmes et offrent un signal fort au gouvernement du Québec pour redoubler d’efforts sur ce dossier et répondre aux besoins de nos entreprises de toutes les régions.

La FCEI relève également les principaux défis liés à la régionalisation de l’immigration, que perçoivent les entrepreneurs québécois.

Ceux-ci mentionnent les formalités administratives et les délais de traitement des demandes (43 %), la disponibilité de logements et d’habitations (38 %), les coûts financiers associés à l’embauche de travailleurs étrangers (27 %), et l’accès à des organisations pour les aider à trouver les travailleurs étrangers répondant à leurs besoins (23 %).

Quant aux mesures privilégiées pour assurer le succès de la régionalisation de l’immigration, les dirigeants de PME citent l’accélération de l’accès à la citoyenneté pour les immigrants s’installant durablement en région et répondant à un besoin du marché du travail (44 %), la réduction de la paperasserie et les délais au sein du ministère de l’Immigration (39 %), et l’augmentation des seuils d’immigration pour répondre aux besoins du marché de l’emploi local et régional (35 %).

« La régionalisation de l’immigration est un dossier névralgique et indispensable pour assurer un avenir économique prospère pour toutes nos régions. Le gouvernement du Québec doit le prioriser. Dans ce cadre, il faut d’un côté réduire les barrières à l’établissement des immigrants en régions, notamment en stimulant la construction de logements et en facilitant le maillage entre les immigrants et les entreprises. De l’autre côté, il est nécessaire de réduire la paperasserie, accélérer les délais et augmenter le seuil pour répondre aux besoins de nos régions. Nous offrons notre pleine collaboration à la ministre de l’Immigration et au gouvernement pour faire de la régionalisation de l’immigration une priorité et, surtout, une réalité », a conclu M. François Vincent.

 

Source: FCEI

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