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UN MÉDICAMENT SUR DEUX NE VAUT RIEN

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Stéphane Maestro - BLOGUEUR 

Voilà de quoi alimenter la croisade qu?entreprend la Métropole pour dénoncer le machiavélisme de l?industrie pharmaceutique qui rend malade plus qu?elle ne guérit.

Les éditions du Cherche-Midi publient en France un ouvrage intitulé « Guide des 4000 médicaments utiles, inutiles ou dangereux ». Les docteurs Philippe Even, pneumologue et directeur de l?Institut Necker, et Bernard Debré, urologue et député UMP de Paris, ont fait un travail de bénédictin pour classifier dans cet ordre des médicaments qui touchent plus de 2000 spécialités. Pour en arriver à la conclusion qu?un médicament sur deux est carrément inutile.

L?ÉTAT REMBOURSE DES PRODUITS NOCIFS

Et outre, le fait des graves atteintes à la santé, c?est l?explosion des coûts de toutes ces cochonneries prescrites que rembourse le gouvernement. En France, c?est un trou annuel dans le budget de 10 à 15 milliards d?euros. Dans ce même pays, 70% des médicaments peu efficaces - quand ils ne sont pas carrément dangereux - sont ainsi remboursés. La sortie du guide a provoqué une vive réaction de l?industrie pharmaceutique française, qui s?en est prise aux « amalgames et approximations «  de cette enquête.

Et elle ne manque pas de culot, cette industrie qui dit de plus s?inquiéter pour les patients qui seraient perturbés par les classifications qu?on accole aux médicaments et qui seraient tentés de mettre un terme à leur traitement, pourtant prescrit pour eux.

MÉDECINS TROP VITE SUR LE « PAD »

Dans une entrevue accordée à l?hebdomadaire français Le Nouvel Observateur, le Dr. Even constate que trop de médecins s?empressent de faire des prescriptions à tout va. On ne se soucie plus du patient qu?on a en face de soi. On n?a pas le temps de s?attarder au vécu de chacun et hop, voici votre prescription. Vous pourrez trouver ce numéro du Nouvel Observateur qui est en kiosque jusqu?à jeudi. L?Agence France-Presse, de son côté, a interrogé Bruno Toussaint, qui est directeur de la revue Prescrire, un magazine qui joue le rôle de chien de garde pour protéger la population vis-à-vis des médicaments. 

Il a souligné qu?il y a « beaucoup trop de médicaments sur le marché, beaucoup d?opacité sur les effets indésirables et trop peu d?exigences sur les nouveaux médicaments ». Le Dr. Even, de son côté, dit qu?en pharmaceutique il y a de la démagogie, de l?incompétence et de la corruption. Souvent le visiteur commercial des compagnies pharmaceutiques en sait plus que le médecin sur le produit qu?il présente sur le marché.

Et le généraliste, un peu naïf ou profiteur des beaux cadeaux qui viennent indirectement en bout de ligne, se trouve preneur. C?est la raison pour laquelle l?industrie pharmaceutique a inventé des maladies pour pouvoir créer des médicaments inutiles tels ceux que l?on prescrit contre l?ostéoporose, qui n?est pas une maladie en soi, mais la simple conséquence du vieillissement. Et nos deux auteurs s?en prennent à la famille des statines, ces médicaments que l?on prescrit contre le cholestérol. Une vaste fumisterie.

L'ASSURANCE MALADIE...

Il suffirait simplement de modifier son alimentation. Et certains d?entre eux, comme le Crestor bien connu, est sous surveillance. Il pourrait avoir des effets néfastes sur la musculature. Déjà, avec une certaine nonchalance, médecins et pharmaciens vous diront : « C?est normal de sentir un engourdissement (myalgie) dans le bras. C?est la résultante de l?absorption du médicament. » Mais entre vous et moi, on vient voir le médecin pour se soigner, pas pour avoir des effets secondaires. Vraiment, avec eux, c?est l?assurance maladie et non l?assurance santé.

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