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UN MONORAIL SUSPENDU, ÉLECTRIQUE, À MOTEURS-ROUES... ET COOPÉRATIF EN PLUS!

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Michel Chassé-L?OIE BLANCHE

Demander à Claude Béland si le projet de monorail suspendu électrique ne pouvait pas adopter la formule coopérative, c?est connaître la réponse avant de poser la question: «Bien sûr» dit-il. Et avant même de se lancer dans une étude plus approfondie du projet, l?ancien dirigeant du Mouvement Desjardins a déjà en tête une idée du modèle que devrait prendre cette coopération: «Une coopérative d?usagers, ou plus précisément plusieurs coopératives régionales d?usagers» lance-t-il.

Mais pourquoi Claude Béland s?intéresse-t-il soudainement au projet de monorail suspendu concocté par l?Institut de recherche en économie contemporaine (IREC) du Québec? Parce que les promoteurs souhaitent que cette initiative devienne un projet de société pour les Québécois, comme le furent la nationalisation de l?électricité et le développement de l?hydroélectricité dans le nord de la province dans les années 60 et 70. Ils ont donc approché M. Béland pour vérifier si la formule coopérative pouvait soulever la fierté des Québécois à l?égard du monorail et assurer leur main mise sur sa propriété.

Et pourquoi votre hebdomadaire L?Oie blanche s?intéresse-t-il à son tour à l?entrée en scène de M. Béland dans le dossier. Parce qu?une équipe du journal a couvert la conférence que M. Robert Laplante, directeur général de l?IREQ, a donnée au printemps dernier à La Pocatière où il présentait le rapport de recherche intitulé «L'électrification du transport collectif: un pas vers l'indépendance énergétique du Québec». Déposé en décembre 2010 par l?IREQ, ce rapport inclut le projet d'un monorail suspendu électrique interurbain qui pourrait desservir toutes les régions de la province.

Pour les personnes présentes, ce fut toute une découverte, tant et si bien que le milieu kamouraskois, lieu fort du transport en commun avec la présence de Bombardier à La Pocatière, s?est mobilisé: toutes les municipalités de la MRC exigent une étude de faisabilité. Qu'il s'agisse de M. Yvon Soucy, préfet de la MRC du Kamouraska, ou M. Sylvain Hudon, maire de Ville La Pocatière, le projet mérite au moins de faire l'objet d'une étude de faisabilité. Pour l'un et l'autre, il s'agit d'un projet porteur, un projet de société qui pourrait s'avérer bénéfique pour la Côte-du-Sud.

Les régions

Projet bénéfique pour la Côte-du-Sud? M. Béland abonde dans le même sens: un monorail favorisera les régions: «Le Canada, un pays impossible, s?est développé avec le train. Pourquoi pas la même chose au Québec: avec le monorail, on rapetisse le Québec».

Selon M. Béland, il importe de ne pas manquer le départ: la première section de monorail devra donner le goût aux autres régions de s?arrimer au réseau. Or, si on commençait par le traditionnel couloir Montréal/Québec qui desservirait deux grands centres, le projet n?irait pas loin, estime-t-il: «Il n?y a pas de mobilisation citoyenne dans les grandes villes. Par contre, il y en a en région. Quand les gens disent ??C?est notre projet!??, alors là attention!». («Si jamais le projet voyait le jour sous le modèle coopératif, pourquoi pas une première section Québec/Rimouski, là où se situe l?usine de transport en commun de Bombardier» dixit L?Oie blanche).

M. Béland s?inquiète aussi d?une éventuelle intervention du «grand capital» qui pourrait assurer la concrétisation du projet: «Le meilleur modèle d?intervention, c?est quand le gouvernement signe des conventions avec ses citoyens par le biais des coopératives» ajoute-t-il.

Le ministre

Même s?il ne prend pas d?engagement ferme envers le projet de monorail, M. Sylvain Gaudreault, le nouveau ministre des Transports, des Affaires municipales et de l?Occupation du territoire, laisse tout de même la porte ouverte: «Le Parti québécois démontre un engagement très clair sur l?indépendance énergétique du Québec, ce qui implique de se départir de notre dépendance au pétrole et développer des modes de transport collectif. Le projet de monorail s?inscrit dans cette logique» a-t-il répondu à MM. Yannick Patelli, directeur général du journal L?Oie blanche, et Nicolas Falcimaigne, du Journal Ensemble (deux journaux coopératifs) lorsqu?ils l?ont rencontré au Sommet international des coopératives à Québec (voir l?entrevue sur  OIEBLANC.COM)

À Montmagny

Initiée à l?époque par le député péquiste André Simard, la conférence donnée par M. Robert Laplante au Cégep de La Pocatière avait soulevé un tel enthousiasme dans l?assistance qu?on avait demandé à ce dernier de revenir dans la Capitale de l?Oie blanche pour présenter le projet aux élus et représentants de CLD des MRC de Montmagny, L?Islet et même du Kamouraska pour ceux qui n?avaient pu être présents le printemps dernier à La Pocatière. Cette rencontre devrait avoir lieu cet automne ou au début de 2013.

Comme nous le confiait M. Béland, certains maires ont déjà commencé à vendre le projet. Premiers balbutiements d?une volonté politique?

Photo:Votre équipe du journal L?Oie blanche a profité de la participation de M. Claude Béland au Sommet international des coopératives qui se déroulait au Centre des Congrès de Québec pour le rencontrer sur place.

 

 

 

 

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