Stéphane Maestro - BLOGUEUR
À voir ces grandes et petites manifestations partout dans tout le Québec, réunissant de jeunes enfants jusqu?à des aînés, on se dit que nous n?avons jamais été aussi unis que maintenant.
Et cette grande unité dans les protestations fait que le Québec n?a jamais été aussi fort que maintenant. Des observateurs mettaient en évidence l?aspect négatif de cette agitation sociale pour le rayonnement de la province dans le monde. Eh bien c?est tout le contraire. Jamais, à part l?Exposition universelle de 1967 et les Jeux Olympiques de 1976, a-t-on fait autant parler de nous dans le monde et ce, positivement. Car on voit dans ce printemps de l?érable un bel éveil, qui se veut une proclamation de notre désir de changement et de liberté.
Des journalistes des quatre coins du monde débarquent chez nous. Au départ ils s?attendaient à être témoins de gestes de casse comme au début, mais ils ont été grandement surpris de voir la tournure festive que ça a pris. Tout ce tintamarre de casseroles avec des tout-petits qui ont presque l?âge de raison et qui disent à la caméra qu?ils ne veulent plus de Jean Charest! C?est surréaliste. Je suis tellement enthousiaste de tout ce qui se passe en ce moment. Moi aussi j?étais à penser que les Québécois étaient devenus des individualistes toujours prêts à proclamer leurs droits personnels avant la collectivité.
Et qu?est-ce qu?on voit? Un peuple déterminé, défiant de surcroît une loi injuste et marchant d?un même pas pour des idéaux qu?ils partagent. Des premières manifestations au sujet des frais de scolarité, on est arrivé à une grave crise sociale que Jacques Parizeau a comparé, dimanche dernier, à une seconde Révolution tranquille.
TENIR SON BOUT
Au moment d?écrire ces lignes, on est toujours en négociations. Cependant, avec les arrestations d?hier soir à Québec, ça risque de faire basculer ce matin le rapprochement qui s?était peut-être fait entre le gouvernement et les représentants des associations étudiantes. Il y a des risques que le climat se détériore, auquel cas - et des commentateurs l?ont évoqué - le premier ministre Charest pourrait décréter des élections aussi tôt qu?en juillet prochain. Ainsi on sauverait le Grand Prix et les autres festivals, car la population pourra alors exprimer son mécontentement aux urnes et faire le grand ménage qui fait tant l?unanimité.