Les 29 et 30 septembre dernier, à la station d?enregistrement de Montmagny, Jean-François Dumont a procédé au prélèvement de tiques d?hiver sur les originaux abattus. Le Ministère du Développement durable, de l?Environnement, de la Faune et des Parcs veut documenter, pour une première fois, la présence de ce parasite sur les orignaux.
L?état de santé des populations d?orignaux est excellente. Quelques cas de mortalité associés aux tiques d?hiver ont été observés au Québec au cours des dernières années, mais la situation n?est pas inquiétante. Ici, à Montmagny, sur les 16 bêtes examinées, un seul mâle était infecté. Environ 80% des animaux portaient des tiques, mais en faible quantité. «La même opération a été effectuée à Sainte-Agathe-de-Lotbinière et c?est semblablement le même portrait», a résumé Jean-François Dumont, biologiste et responsable de la grande faune dans la région de Chaudière-Appalaches pour le Ministère du Développement durable, de l?Environnement, de la Faune et des Parcs. Cette procédure sera répétée aux stations d?enregistrement de Saint-Pamphile et Saint-Camille les 13 et 14 octobre prochains. Outre la région de Chaudière-Appalaches, la cueillette des données s?effectue également au Bas-Saint-Laurent, au Saguenay-Lac-Saint-Jean, en Mauricie, au Centre-du-Québec, en Estrie, en Abitibi-Témiscamingue, en Gaspésie et dans Lanaudière.
Un printemps hâtif
«Le phénomène est relativement nouveau au Québec, mais il est loin d?être alarmant», a expliqué M. Dumont. Le printemps hâtif de cette année pourrait avoir profité aux tiques d?hiver, puisque lors de la période de ponte, il n?y avait peu ou pas de neige au sol, ce qui aurait permis aux larves de survivre. «Heureusement, nos hivers rigoureux limitent la propagation de ce parasite ici au Québec», a ajouté M. Dumont.
Le nombre d?orignaux sur un territoire est également un facteur de propagation. Plus la population d?orignaux est importante, plus les tiques d?hiver se transmettent. «Le phénomène est beaucoup plus répandu dans le coin de Matane où il y a beaucoup plus d?orignaux au mètre carré», a donné en exemple M. Dumont.
Les orignaux infectés s?adonnent à des séances de toilettage excessif. Lors que le phénomène s?aggrave, ils peuvent sembler plus confus, cessent de s?alimenter ou s?aventurent hors de leur habitat naturel. Le tout s?accompagne de formation de plaies, ainsi que de perte de poids et de poils. Les jeunes orignaux sont particulièrement vulnérables.
Aucun risque pour l?homme
«Les chasseurs ne doivent pas être inquiets, ni pour leur santé, ni pour la comestibilité de la viande», a informé M. Dumont. Les tiques d?hiver ne sont pas reconnus comme étant un vecteur de maladies infectieuses pour l?humain. Il est suggéré d'adopter certaines mesures de précaution lors de la manipulation de toute carcasse d'animaux sauvages (porter des gants, tenir son animal de compagnie à l?écart, détruire tous les résidus de carcasses). Pour en savoir plus, visitez le www.mrn.gouv.qc.ca/faune/sante-maladies/tique-orignal.jsp.
Photo:Jean-François Dumont, biologiste et responsable de la grande faune dans la région de Chaudière-Appalaches, tient un échantillon de spécimens à l?état adulte. Ce parasite se distingue par sa taille imposante (jusqu'à 15 millimètres) qui atteint son point culminant vers la fin de l'hiver. Les tiques recueillies présentement mesurent à peine 5 millimètres.