Pierre Hébert ne réinvente pas la roue, loin de là, mais son naturel, son absence de toute prétention nous le rendent sympathique avec ses histoires de tata et à en juger par les rires, ça fonctionne plutôt bien.
Ce que j?ai apprécié: sa façon d?occuper la scène, l?absence d?artifices, le rythme soutenu de sa prestation et quelques vérités qui, mises en contexte, ne manquent pas de piquant.
Ce que j?ai moins aimé: les gags éculés, les clichés et le sondage de Renaud sur les m?urs sexuelles des Québécoises. Ils sont déjà trop nombreux à exploiter l?humour pipi-caca-prout. Le fait que l?humoriste prenne la peine de défendre son personnage en parlant d?une «belle liberté d?expression» démontre à lui seul son insignifiance.
À retenir: La mère interdisant à sa fille de prendre l?autobus bourré de potentiels voleurs, violeurs, tueurs en série... et le fils qui se demande pourquoi, lui, est libre de l?emprunter à volonté. Les pubs sur l?alcool au volant avec «Pétrick» le chauffeur ivre qui s?en sort indemne après avoir tué tous ses passagers. Morale de cette histoire: la prochaine fois que vous serez saoul et prendrez le volant, faites monter à bord les gens que vous n?aimez pas! Enfin le gars sur un trip de mush qui rentre à la maison accompagné d?un lutin mauve jouant de la clarinette. Une malheureuse histoire de clés molles réveillera son père qui usera de beaucoup de diplomatie pour le dissuader de ten-ter à nouveau l?expérience...
Hommage: Ce spectacle a été dédié à Audrey Bonneau, jeune sportive de Saint-François qui reprend le collier après s?être battue contre un lymphome hodgkinien. Voilà un beau geste doublé d?un message d?espoir pour tous ceux qui, comme Audrey, font face à ce fléau appelé cancer.
Il s?agit d?un tout premier spectacle pour Pierre Hébert, qui possède le potentiel et la perspective - fort de ses études en psychologie - aptes à l?amener à faire encore mieux.
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