Aucun des chefs des partis politiques en pre?sence ne s?est inte?resse? au secteur agro-ali- mentaire de quelque fac?on que ce soit au cours de sa carrie?re politique, ni au cours des anne?es ou? il est devenu chef de parti.
Seule l?UPA, a? une rencontre avec le ministre des Finances du Que?bec, a dit il y a quelques semaines qu?il devrait y avoir une filie?re d?entre?e spe?ciale pour les investissements dans la production et la transformation agro-alimentaire et l?implication du gouvernement, en quelque sorte un genre de SOQUIA comme la socie?te? abolie il y a quelques anne?es apre?s avoir e?te? inte?gre?e a? la SGF sous Lucien Bouchard pour la faire disparai?tre. Le ministre des Finances, Monsieur Raymond Bachand, n?a pas re?agi a? la demande de l?UPA depuis et les partis n?ont pas dit quoi que ce soit.
Nous verrons si le discours du budget du ministre des Finances de cet apre?s-midi indiquera des orientations a? ce sujet.
Quelques faits historiques concernant la SOQUIA
La loi sur le SOQUIA avait e?te? adopte?e sous Robert Bourassa au de?but des anne?es 1970 sans qu?elle ait e?te? vraiment applique?e par le gouvernement de Robert Bourassa. C?est sous le gouvernement de Rene? Le?vesque qu?on l?a vraiment utilise?e, entre autres pour ramener au Que?bec la proprie?te? et le contro?le des chai?nes alimentaires avec la Caisse de de?po?t et placement, parfois aussi de la SGF pour comple?ter des financements. M. Raymond Bachand, qui a de?ja? e?te? un dirigeant de Metro, doit e?tre courant de ce qui s?est passe? au cours de toutes ces anne?es.
Pour jouer le ro?le que l?on attend de cette guerre d?entreprise, il faut une filiale spe?ciale en agro-alimentaire pluto?t qu?un «melting pot» ou? l?on retrouve les minie?res, les entreprises forestie?res, les entreprises de transformation alimentaire regroupe?es comme sous Lucien Bouchard en 1999, parce que l?expertise spe?cialise?e n?y est plus. Quand le gouvernement a regroupe? la SOQUIA avec la SGF en 1999, c?e?tait pour la faire disparai?tre et tenter de redorer le bilan de la SGF qui e?tait loin d?e?tre impressionnant.
Quand Jacques Parizeau et moi avons travaille? a? consolider au Que?bec, ramener au Que?bec et y maintenir la proprie?te? des grandes chai?nes d?e?picerie qui fonctionnaient au Que?bec, cela m?avait pris deux pleins mandats de ministre de l?Agriculture avec la complicite? de Jacques Parizeau comme ministre des Finances.
J?ai su beaucoup plus tard que Lucien Bouchard avait accepte? en 1999 de laisser aller le contro?le des chai?nes d?e?picerie du Que?bec et aujourd?hui le grand nombre des de?cisions d?achat des chai?nes d?e?picerie se prennent a? partir de Toronto malgre? une entente nai?ve a? l?effet qu?elles ache?teraient au Que?bec, ce que le gouvernement du Que?bec de Lucien Bouchard avait pris pour du «cash».
Aujourd?hui, le gouvernement du Que?bec de?pense des millions en publicite? pour demander aux Que?be?cois d?acheter des produits du Que?bec sans s?assurer que ce soit des produits du Que?bec qui soient offerts par les chai?nes d?e?picerie chez les de?taillants. Nous avions re?ussi a? ramener au Que?bec la prise de de?cisions a? ce sujet, mais le laxisme de politiciens qui ne comprenaient pas les rouages du secteur agro- alimentaire a permis de de?faire ce qui avait e?te? bien fait. Il ne faut pas croire que ces erreurs seront corrige?es sans une volonte? claire, des objectifs pre?cis et des instruments approprie?s. L?UPA va devoir agir avec une volonte? claire et devra s?exprimer avec une grande fermete?. C?est la? l?inte?re?t de tous les agriculteurs du Que?bec et de tous les Que?be?cois.
Pour joindre Jean Garon: [email protected]