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UNE ÉTAPE VERS LES MUNICIPALES DE 2013!

Biblio
Yannick Patelli - CHRONIQUEUR

La démocratie participative est une forme de partage et d'exercice du pouvoir, fondée sur le renforcement de la participation des citoyens à la prise de décision politique. Cette formule est de plus en plus utilisée par de nombreux mouvements politiques dans le monde, tant le politique se trouve souvent biaisé par l'économie. Il ne faut donc pas s'offusquer de la tenue d'un référendum sur le projet dit de «bibliothèque». Oui cela coûtera 100 000$ mais qu'est-ce que cette somme face à un emprunt de 5 millions? De la même façon que les Québécois ne s'empêcheront jamais de renverser un gouvernement qui ne les satisfait plus parce que chaque élection coûte 80 millions, les Magnymontois doivent décider démocratiquement d'avoir ou de ne pas avoir de bibliothèque.

Montmagny à la croisée des chemins

S'ils disent OUI, ils obtiendront une réalisation qui sera un point central du nouveau centre-ville, un ancrage pour le développement d'activités artistiques, un lieu de rencontre pour les passionnés d'art, de lecture, d'expositions et de conférences, un havre de tranquillité pour initier les jeunes à la lecture. S'ils disent NON, peut-être que cela nous rappellera qu'il est arrivé dans le passé à des décideurs de se persuader dans leur tour d'ivoire que leur projet était celui de toute une population.

Montmagny est à la croisée des chemins. Un peu comme le Québec qui tous les 15 ans se demande s'il deviendra indépendant, Montmagny se demande tous les 46 ans s'il faut une bibliothèque ou pas. Trêve de plaisanterie. Même si plusieurs personnes rencontrées dans les dernières semaines me disent vouloir vraiment une bibliothèque, elles n'hésitent pas à dire qu'elles auraient aimé se faire expliquer plus clairement qu'il ne s'agit pas seulement d'une simple bibliothèque, mais d'un centre culturel multifonctionnel! Qu'elles auraient aimé en savoir plus sur ce projet incluant des ententes avec des privés sans qui la réalisation globale ne se réaliserait pas! Certains se sont exprimés pour dire qu'ils voudraient comprendre qui va gérer ce centre: Les arts de la scène, une équipe de permanents déjà existante à la ville ou de nouvelles ressources à ajouter à la masse salariale de la ville? Certains m'ont confié qu'ils se demandaient pourquoi ladite bibliothèque ne serait pas réalisée dans l'ancienne usine Whirlpool, dans la foulée des travaux du CLD et de la MRC! Et d'autres la voient encore à l'école secondaire ou au Cégep!

Il y aussi les contre!

On rencontre aussi à Montmagny ceux qui sont contre le projet parce qu'ils disent payer déjà trop d'impôts et qu'ils ne croient pas à la relance économique d'une ville par un projet d'infrastructure publique. D'autres se demandent encore comment dans le même secteur on justifie un investissement temporaire pour le palais de justice dans l'ancien hôtel de ville pour le détruire ensuite! Ces citoyens parlent aussi de l'importance plus grande à leurs yeux de rénover l'aréna et ses alentours, éc?urés de s'enfoncer les talons dans la gadoue à chaque averse. Peut-on octroyer à un citoyen qui estime payer déjà des taxes trop élevées (au regard des services qu'il obtient) son droit à connaître le détail d'un nouvel emprunt de 5 millions de dollars? Il semble clair que côté communication, la Ville a encore un peu de travail mais le référendum n'est que le 2 décembre, ça laisse du temps.

Pour bien vendre le projet

Une des bonnes façons pour la Ville de vendre son projet serait de mettre de l'avant tous les éléments positifs de cette réalisation en commençant, après avoir expliqué la colonne des dépenses, à dévoiler quelle sera la colonne des revenus. Si on prévoit dans ce centre culturel nombre d'activités artistiques à caractère touristique, il serait bon d'identifier les retombées économiques pour les restaurants aux alentours, les nuitées pour les hôtels de la ville si des conférenciers de l'extérieur viennent. Il faudrait nous en dire plus sur les éventuels passages de gens de l'extérieur si un jour on y organise un évènement culturel à saveur provinciale comme une exposition Riopelle, par exemple. Si la vente du projet ne se fait que sur la valeur très noble de la lecture, je crains que le camp du OUI ne perde certains citoyens dont la vision est plus terre à terre.

Après la défensive, la séduction!

On a plus l'impression pour le moment d'entendre dans les différents médias de la région un maire sur la défensive. Il est temps qu'il passe en mode séduction. Dans ce registre, son association avec une vingtaine de personnalités du milieu pour défendre le projet est un bon pas en avant. Sur CIQI FM le 16 octobre dernier, Jean-Guy Desrosiers en était encore à rabâcher que des personnes réglaient leurs comptes avec lui parce que celles-ci viseraient une carrière politique municipale. Il n'est pas dur de comprendre qu'il parle alors assurément de la présidente du Journal L'Oie Blanche, Lise Vachon, qui a récemment émis être en réflexion sur cette question*. À Sébastien Clavet, le maire reproche son poste stratégique à la Chambre de commerce juste avant de s'être exprimé contre le projet de bibliothèque au centre-ville. Se rappelle-t-il que lui-même a été directeur de cette même Chambre de commerce avant de se lancer dans la course pour l'accession au poste de premier échevin? Il est vraiment temps que le maire positive sur son projet et arrête de dénigrer ses éventuels adversaires.

Les Contre, que feriez-vous?

Ce qui est vrai, ceux qui sont contre le projet du maire devront se présenter publiquement et dire pourquoi et ce qu'ils feraient de mieux et de différent. Ils peuvent dire NON et être pour une «autre bibliothèque», mais ils doivent expliquer leur propre projet alors. Desrosiers a déjà dit qu'il se verrait à la présidence du camp du OUI. Qui sera à la tête du camp du NON? Encore là, ça rappelle une certaine époque référendaire. Mais c'est aussi cela la vie politique. Quand faut y aller, faut y aller! Même si le maire actuel dit se donner jusqu'au printemps 2013 pour nous dire s'il se représente ou pas, on dirait que la campagne «bibliothécaire» nous permettra de découvrir qui sera candidat ou pas contre lui à la mairie pour 2013. Le comble de toute cette histoire serait qu'aucun candidat du NON ne se manifeste (c'est encore le cas ce lundi matin où j'écris ces lignes )pour leader leur mouvement. Auquel cas, les 535 signataires passeraient pour des «emmerdeurs» sans idées fondées et l'autoroute qui mène à la réélection du maire actuel serait grande ouverte.

L'a-t-il dit à Mme Marois?

Pour revenir sur le sujet de la semaine passée, Hollande et «l'idéal européen»: «Se félicitant du prix Nobel de la paix attribué à l'Union européenne, François Hollande rend hommage aux pères fondateurs «capables d'avoir réussi la paix au lendemain d'un carnage». Mentionnant Jean Monnet, de Gaulle et Mitterrand, le chef de l'État lie «l'idéal européen» au «rêve français» et décrit l'Europe comme «la plus belle aventure pour notre continent»», publié le 17 octobre dans Le Figaro. A-t-il dit à Mme Marois que son rêve de président est de construire l'union fédérale européenne?

* Pour ma part j'apprécie, à titre d'éditorialiste, d'avoir gardé une totale liberté d'expression pour avoir pu exprimer mon soutien à une bibliothèque au centre-ville, peu importe quel sera le choix de cette personne dans les mois qui viennent. Et j'apprécie à titre d'éditeur d'avoir eu l'occasion de permettre la publication de chroniqueurs en faveur et en défaveur du projet. C'est cela à mon sens un vrai média. Et quoi qu'il en soit, ce journal c'est bien plus que cela. Ce sont cinq administrateurs aux idées personnelles parfois divergentes et c'est normal. Ce sont aussi 120 membres qui ont créé un journal pour annoncer leurs produits. Notre politique: informer et mettre en lumière les grands enjeux du milieu afin de garder l'intérêt du lecteur, qui est également le consommateur de nos annonceurs. C'est aussi cela l'objectif d'une publication.

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