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Vieillissement : Une spécialiste bouscule les idées reçues

La docteure Michelle Morin, interniste gériatre, était la conférencière invitée de la Fondation des services de santé de la MRC de L'Islet.

Vieillir ne signifie pas devenir sénile. Bien au contraire, lance la docteure Michelle Morin, interniste gériatre, une jeune spécialité qui soigne des vieilles personnes.

Contrairement aux idées reçues, le vieillissement n’entraîne pas  le déclin des capacités cognitives, sauf si la personne âgée souffre de démence, explique la spécialiste, dans une entrevue accordée tout juste avant sa conférence, présentée le 28 avril au Centre GO de Saint-Jean-Port-Joli.

Une sommité dans son domaine, la docteure Morin enseigne à l’Université Laval, œuvre en soutien à l’équipe ambulatoire en gériatrie et psycho-gériatrie de l’Hôpital de Montmagny, offre de la formation à des professionnels de la santé par le biais du Centre d’excellence sur le vieillissement du Québec et, finalement, présente des conférences grand public pour sensibiliser la population à cette maladie incurable.

Au Québec, 8% de la population de 65 ans et plus souffrent de démence, de modérée à sévère. La proportion grimpe à 33% chez les 85 ans et plus, affirme la docteure Morin.
 

Le deuil blanc
La démence, c’est la perte des capacités en tout. Reliée à diverses causes, dont la maladie d’Alzheimer (sa forme la plus courante), la démence appelle des soins palliatifs différents notamment dans l’accompagnement des patients. Elle implique des décisions à prendre en tenant compte de diverses considérations : la sécurité du domicile, la conduite automobile, la représentation légale et tout le support à la famille qui vit «le deuil blanc», à savoir accompagner une personne qui disparaît petit à petit.

«On est dans une atmosphère où le prendre soin a une belle part» mentionne docteure Morin. Il importe donc d’intervenir rapidement. «Les soins palliatifs doivent s’instaurer dès le diagnostic» affirme la conférencière. La personne qui a des pertes de mémoires ou des difficultés qui ont un impact sur son fonctionnement devrait consulter. «En cas de doute, il faut consulter, car l’anxiété générée par la peur de ne pas se souvenir est pire» poursuit la gériatre.

À ce propos, Dre Morin indique qu’il y a deux ans, un projet pilote a permis de former des médecins généralistes afin que ceux-ci puissent évaluer, orienter et traiter les patients atteints de démence. Dix-huit GMF (Groupe de médecine familiale) se sont prêtés à cette initiative dont le GMF de Montmagny. On ne peut guérir de cette maladie, mais il existe des médicaments qui freinent son développement.

Le regard social
«Je crois beaucoup à la force grise pour imprimer un changement au sein de la société». Avec l’entrée massive des bébés boomers à la retraite, le regard que l’on portera sur le vieillissement sera différent, plus positif et plus inclusif, espère la gériatre. «Nous sommes à l’aube de ce changement» de conclure la spécialiste.

La docteure Michelle Morin et le travailleur social, Mathieu Carrier, étaient les deux conférenciers invités de la Fondation des services de santé de la MRC de L’Islet.

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