Toujours sans convention collective après plus de deux ans et demi, 11 000 travailleuses des CPE au Québec dont 1 500 dans la région de Québec Chaudière-Appalaches, syndiquées à la Confédération des syndicats nationaux (CSN), vont une fois de plus se mobiliser jeudi afin de signifier leur ras-le-bol face aux négociations qui piétinent.
En plus de porter leur t-shirt, J’appuie ma négo, les travailleuses iront en délégation remettre aux directions de chaque CPE une déclaration expliquant les enjeux sur la protection de la qualité des services et annonçant l'intention de recourir à la grève advenant un échec des pourparlers.
En incluant toutes les installations, ce sont 55 membres de direction qui seront ainsi rencontrés. « Nous vous rappelons que jamais le niveau d’exaspération n’a été aussi élevé et, par conséquent, la mobilisation des travailleuses aussi », affirme Louise Labrie, présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs des CPE de la région de Québec-Chaudière-Appalaches (CSN). « Les travailleuses de nos CPE, comme près de 11 000 autres, entendent donc se faire respecter. C’est d’ailleurs le sens du mandat de grève à 94 % qu’elles ont confié à leur comité national de négociation en septembre dernier, soit de tout mettre en œuvre pour préserver leurs acquis, jusqu’à recourir à ce moyen de pression lourd, si nécessaire ».
Bien que la majorité des aspects non pécuniaires soient réglés, bien d’autres enjeux demeurent. Parmi eux, figurent la protection de la qualité éducative et le soutien aux enfants ayant des besoins particuliers effectués par des éducatrices et des éducatrices spécialisées, des ratios enfants/éducatrice qui permettent l’atteinte des objectifs éducationnels, la planification pédagogique, la participation des travailleuses au conseil d’administration et à l’assemblée générale du CPE, les salaires, le régime de retraite, l’assurance collective et les disparités régionales.
Pour Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches - CSN : « Les travailleuses n’accepteront jamais de participer au nivellement de la qualité des services vers le bas que tente d’imposer la partie patronale. Elles ont été très claireslà-dessus lors de l’assemblée générale du syndicat, le 16 septembre. D’autant plus, qu’on vient de souligner, une nouvelle fois, l’apport des CPE dans le développement du Québec, selon le site commercemonde.com.
Elles refusent aussi de faire les frais des compressions récurrentes de plus de 300 millions de dollars depuis 2014, et qui se manifestent par d’importants reculs sur les aspects pécuniaires. Or, le gouvernement dispose de marges de manœuvre inégalées de plus de 4,5 milliards pour la seule année 2016-2017 (3,3 milliards en 2015-2016), résultant de l’austérité encore bien présente dans les services à la population. Il faut comprendre que de faire la grève n’a jamais été un objectif en soi, au contraire. Elles souhaitent et elles veulent également une entente négociée, mais il est hors de question d’accepter une entente à rabais. »