Le dossier de l'incendie au centre-ville de La Pocatière est toujours chaud. En effet, cinq mois après l'incendie majeur du 11 août 2014 qui a mis un terme aux opérations de deux commerces locataires, une animalerie et le restaurant Pizza-Bouffe, la ville n'a pas encore été acquittée pour les frais de 36 821.09$ qu'elle a déboursés pour le nettoyage. Des procédures légales ont dû être entreprises auprès du propriétaire du 600, 1ere rue, une compagnie à numéro qui ne possédait pas d'assurance-incendie et qui louait ses locaux à l'animalerie.
Rappelons que le feu a dévasté deux édifices partageant un mur commun et que par mesure de sécurité, les deux bâtisses appartenant à des propriétaires distincts ont dû être rasées jusqu'aux solages le jour même du drame. Après plusieurs semaines d'attente, une mise en demeure, par le conseil de ville La Pocatière a été signifiée au propriétaire afin qu'il remédie à la situation et qu'il se conforme au règlement portant sur l'insalubrité et nuisance. Une entente a ensuite été conclue entre les parties, autorisant la ville à procéder au nettoyage du site.
Précisons immédiatement que du côté du restaurant, Luc Sénéchal, le propriétaire du 602 a agi rapidement afin que soient retiré les débris, laissant l'endroit propre au coup d'il sur ce qui reste maintenant de Pizza-Bouffe.
Afin de recouvrer l'argent déboursé, Ville La Pocatière a confié à maître René Chamard, avocat, agissant à titre de procureur de la ville dans le dossier, d'entreprendre les démarches légales. Le recours est maintenant entre les mains du Shérif au palais de justice de Rivière-du-Loup. Un Shérif est un fonctionnaire de la justice chargé, au civil, des saisies et des ventes forcées en matière immobilière.
Le maire, Sylvain Hudon, explique la suite : « La durée du processus en cours est indéterminée. L'évolution des procédures implique qu'un avis public soit émis au moment du dénouement. Le produit de la vente servira au paiement de la dette envers la ville. Ce qui est problématique, c'est que le terrain sert à deux entités légales (deux propriétaires).
De son côté, Luc Sénéchal a été ferme lorsque cmatv.ca l'a interrogé sur ses intentions ; « C'est clair, net et précis que je n'ai pas l'intention de laisser-aller ma portion de terrain. »
Pour sa part, Jean Belley, le propriétaire du restaurant nous a dit ; « Je poursuis ma réflexion, j'observe ce qui se passe dans l'économie et je prends du repos bien mérité depuis plusieurs années. » En concluant avec : « Ma compagnie est toujours en vie. »
Même si la neige recouvre maintenant les fondations des édifices disparus du 600 et du 602, 1ere rue Poiré, au coin de la 6e avenue à La Pocatière, le dossier du site n'est pas près de geler, il dégage encore une chaleur persistante.