Alors que les gens ont fêté Noël et qu’on se prépare à célébrer l’arrivée de la nouvelle année, ailleurs, d’autres familles espèrent tout simplement que leur enfant vivra un jour, une semaine, un mois, un an de plus. Depuis la naissance de leur bébé, le 15 août dernier, Karie-Lyn Pelletier et Pierre-Luc Tremblay, de Saint-François, sont plongés dans cette réalité déchirante.
Car le petit Abel, dont nous avions parlé dans un article paru en septembre, lutte toujours pour sa survie. Prématuré, atteint du cytomégalovirus (CMV) contracté par la mère au moment de la grossesse et qui le laissera sourd (diagnostic confirmé), et maintenant affligé d’une maladie des intestins pour laquelle les médecins cherchent encore le traitement approprié, Abel se bat malgré tout.
Dès sa naissance, le bébé a dû être réanimé et transféré au CHUL. À la fin d’octobre, son état se détériore à tel point qu’on craint le pire. C’est alors que les parents décident de faire baptiser leur enfant. Le sacrement a lieu le 1er novembre à l’hôpital. «Je ne pouvais m’imaginer que mon bébé partirait sans avoir reçu le baptême. Pour moi, c’est comme si j’offrais un outil de plus pour le protéger». Dès le lendemain, l’enfant montre des signes d’amélioration, affirme la maman, laissant aux autres le soin de tirer leur propre conclusion.
État précaire
Depuis, son état de santé est en montagne russe. Nourri par gavage au cours des premiers mois, ce n’est que tout récemment qu’il a commencé à s’alimenter par la bouche. Maintenant âgé de 4 mois, le petit Abel pèse à peine 8 livres. Pour le personnel hospitalier et pour les parents, chaque gramme gagné constitue une victoire. «Je me souviens avoir pleuré avec l’infirmière pour un gain de 15 grammes» s’exclame la maman, au moment de sa visite à nos bureaux le 19 décembre dernier.
Actuellement, les médecins ont commencé un traitement à l’imodium pour arrêter les diarrhées. Son corps n’étant pas capable d’assimiler la nourriture, si on n’arrive pas à résorber ce problème, il se pourrait qu’Abel ait besoin d’une hyper alimentation par soluté toute sa vie, ce qui entraînerait la dégradation de son foi, explique Karie-Lyn Pelletier.
Qui plus est, les parents ne savent toujours pas si le CMV a laissé des séquelles neurologiques. «De ce côté là, on est encore dans le néant. Abel a subi des tests qui se sont révélés non positifs, mais il reste des zones à risque» a-t-on dit aux parents.
À cause de ces complications, Abel n’a pas reçu son congé de 48 heures pour la période des fêtes, et sa mère ne veut pas non plus prendre de risques.
L’espoir
«J’ai encore espoir, mais en même temps je dois faire face à la réalité. Si Abel décide de vivre, je serai à ses côtés, s’il ne veut plus se battre, je vais le laisser partir» de conclure la maman, en adressant un dernier message aux familles. «À tous ceux qui ont la chance d’avoir des enfants en santé, prenez le temps de célébrer les fêtes avec eux et dites-leur que vous les aimez».
Dernière heure
Après avoir écrit ce texte, nous apprenions qu’Abel devait subir une chirurgie le 21 décembre parce qu’il présentait des signes de dénutrition sévère. Il sera en hyper alimentation pour les six prochains mois minimum, précise sa mère.