La nuit dernière, j?ai fait un rêve étrange, ou un cauchemar, vous en jugerez vous-même. Je voyais fonctionner des villes qui n?avaient plus de mairies. Tout était centralisé à Québec et ça marchait à merveille.
Et quand je me suis réveillé, tout en prenant mon jus d?orange, je me rappelais très bien des détails de mon rêve. Et en revoyant ça, je me disais que finalement ce n?était pas si fou que ça. En réalité, ce rêve a germé à la lecture du portrait que brosse Daniel Rolland du maire Applebaum, à ne pas manquer à la Une de l?édition papier et Web de votre journal La Métropole, qui sort cette semaine. Il lui a formulé droit dans les yeux et sans concessions toutes les questions que vous souhaiteriez lui poser en pareil cas.
Et à un moment donné, le maire lui a parlé de la question du sous-financement causé par Québec, pour un tas de choses dont le transport public et la question de l?itinérance. Et si vous posez la question aux partis d?opposition, ils vous tiennent tous un discours semblable. Finalement, si les villes ne peuvent quasiment rien faire, si Québec ne fait rien de son côté, à quoi bon avoir des mairies? Quand on regarde ça plus sérieusement elles ne servent à rien, sinon qu?à voir débattre des partis qui se foutent de nos gueules et qui ne pensent qu?à s?emparer du pouvoir et se bourrer les poches dans cette merveilleuse province des petits copains. Et ça nous coûte une fortune, ces infrastructures administratives. En réalité, les villes pourraient très bien s?administrer sans mairies.
CENTRALISER LE TOUT À QUÉBEC
Quand on examine la situation, de quoi avons-nous besoin, nous, comme citoyens? Des travaux publics pour nos pavés, des pompiers en cas de feu, de la police pour maintenir l?ordre et d'un bureau pour payer nos taxes. Point à la ligne. Le reste, c?est du superflu. En abolissant les mairies, c?est le ministère des Affaires municipales qui chapeauterait les grandes orientations. On ne garderait que des petits bureaux décentralisés avec une poignée de fonctionnaires pour percevoir les taxes et donner de l?information.
Montréal aurait besoin d?une dizaine d?urbanistes, c?est tout, pour voir à l?harmonisation du paysage urbain. Vous voyez d?ici les économies colossales que l?on réaliserait, une fois débarrassés des partis politiques? Les mairies cesseraient d?être ces temples présumés de la corruption. Et à Québec, le bureau du vérificateur général aurait les ministères à l??il. Est-ce que j?ai fait un rêve ou un cauchemar?
* Crédit photo : MichelJulien.com