Une lettre citoyenne adressée récemment au premier ministre François Legault et à Marie-Ève Proulx, députée de Côte-du-Sud et ministre déléguée au Développement économique régional, demande de ne plus financer l’utilisation du gaz naturel et de rediriger les investissements vers des projets de transition énergétique.
Initiée par la Mobilisation environnementale régionale (MER) de la Côte-du-Sud, la lettre est co-signée par 30 organisations — dont Montmagny en transition, Terra Terre Solutions Écologiques, Linéaire design, Le Pacte et Nature Québec — et 171 personnes de la Côte-du-Sud et de tous les coins du Québec.
L’initiative survient dans le contexte où l’Assemblée nationale a adopté unanimement le 25 septembre une motion déclarant l’urgence climatique, motion qui demandait « au gouvernement du Québec d’harmoniser l’ensemble de ses choix politiques avec cette situation de crise, en prenant tous les moyens nécessaires afin de réduire rapidement et drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre. »
Or, la réduction rapide des émissions de gaz à effet de serre (GES) est, selon les signataires de la lettre, incompatible avec la construction de nouvelles infrastructures gazières, dont la vie utile dépassera largement le cap de 2050, au-delà duquel les émissions de GES devront être égales à zéro si nous ne voulons pas que le réchauffement climatique franchisse le plafond décisif de 1,5 degré par rapport à l’ère préindustrielle.
Toujours selon les auteurs et les co-signataires, le meilleur investissement que le gouvernement doit envisager est d’inciter dès maintenant les entreprises, les organisations et les municipalités à se tourner vers des énergies renouvelables (hydroélectricité, biomasse forestière, géothermie, solaire, éolien), avec en priorité l’amélioration de leur efficacité énergétique.
Les 47,6 M$ octroyés à Énergir pour le prolongement du gazoduc jusqu’à Montmagny doivent plutôt servir à toutes les entreprises, organisations et municipalités du territoire afin de les aider à réduire rapidement leurs émissions de GES et à viser la carboneutralité en 2050.
« Les données scientifiques sont claires : le gaz naturel n’est pas un moyen de réduire les GES si on considère son cycle de vie, ce n’est pas une énergie de transition», explique Anne-Marie Berthiaume, qui coordonne l’initiative de la lettre pour la Mobilisation environnementale régionale (MER) de la Côte-du-Sud.
« Si on veut aider les entreprises sur le plan énergétique avec des fonds publics, ce doit être pour leur permettre d’atteindre la carboneutralité et de faire partie de la solution, pas du problème », a-t-elle conclu.
Pour lire la lettre et appuyer la démarche, voir le groupe Facebook Mobilisation environnementale régionale Côte-du-Sud ou le site Internet www.montmagnyentransition.com.