Il y a plus de 40 ans, je publiais une lettre ouverte dans un hebdo de la région. Le directeur m'avait dit à l'époque: «Mme Poitras, ça paraît que vous n'êtes pas native de la région, car ils sont des moutons qui se laissent manger la laine sur le dos».
Si j'écris cette lettre, c'est parce que la Municipalité exige que nous ayons un champ d'épuration au lieu de la fosse septique.
L'intimidation n'existe par seulement dans nos écoles, mais aussi dans nos municipalités. Des procédures seront prises contre moi si je ne donne pas suite dans le délai fixé. La devise est la suivante: progrès égale modernisation, ce qui se traduit par des dettes pour la classe moyenne.
Après le branle-bas causé par la vente des églises et des presbytères, Desjardins qui ferme des succursales, Poste Canada qui coupe des services, le gouvernement qui déménage des bureaux, la fermeture de postes à essence, tout cela pour fonder une méga ville de services, c'est enlever à Paul pour donner à Pierre.
Nos ancêtres ont trimé fort pour nous léguer en héritage de beaux paysages champêtres où la beauté et la verdure n'ont pas de prix. Hélas, il faut démolir et se débarrasser de ce qui nuit au progrès.
Pourquoi, après 400 ans, les fosses septiques ne sont-elles plus bonnes? Si la Ville de L'Islet considère que nous devons aménager un champ d'épuration, qu'elle le paye!
Le nouveau règlement semble profiter à la nouvelle industrie des champs d'épuration aux dépens des citoyens.
Vive la consommation...
Joséphine Poitras
L'Islet
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