En effet, la Société de transport de Montréal (STM) a annoncé le 29 octobre dernier la décision de reporter le remplacement des voitures de métro MR-73 à 2036 en raison de contraintes budgétaires.
Deux types de wagons composent la flotte ferroviaire du métro de Montréal de 758 voitures : MR-63, qui datent de 1966 et qui sont en voit d'être remplacés graduellement d'ici la fin de 2018 par les 468 voitures des nouveaux trains Azur du consortium Bombardier-Alstom, un contrat de près de 1,3 milliard $ réalisés en majeure partie à La Pocatière. Pour la deuxième génération, des voitures de métro, les MR-73, mises en service à la fin des années 1970, les gestionnaires de la STM envisageaient leur remplacement par 558 nouvelles voitures Azur d'ici 2020 pour un budget estimé à 1,9 milliard $. Cette possibilité a complètement été écartée.
Mince consolation, s'il y a prolongement d'une ligne, la STM achèterait tout de même huit trains de plus soit, 72 nouvelles voitures Azur, pour éventuellement accroître l'offre de transport et répondre aux besoins; un déboursé de plus de 225 millions $. L'allongement du contrat permettra de fournir de l'emploi à l'usine de La Pocatière. De plus, cette dernière commande pourrait aller jusqu'à 7 trains de plus pour un total global de 135 voitures, si l'offre de transport doit être rehaussée.
La STM a fait savoir mercredi qu'elle se contentera pour l'instant d'investir une somme beaucoup plus modeste de 108 millions $ sur 20 ans pour prolonger la durée de vie des 423 voitures MR-73.
Au moment de rendre publique la décision, M. Philippe Schnobb, président du conseil d'administration de la STM a déclaré « Un rapport de 2012 stipule que le matériel roulant MR-73 faisait preuve d'une bonne fiabilité et considérant les défis financiers auxquels font face toutes les entités publiques, nous a amenés à réfléchir aux moyens les plus efficaces d'investir et de garantir un maintien adéquat des actifs, tout en continuant à offrir un service fiable et à répondre à la croissance de la demande de déplacements».
Rappelons qu'à l'origine, le contrat de la STM prévoyait une commande avoisinant les 1000 voitures pour un début de la livraison en 2010. En 2006, le ministre des Transports de l'époque a demandé à la STM de négocier de gré à gré et sans appel d'offres avec Bombardier le contrat de renouvellement du métro de Montréal. Se faisant, bien que le gouvernement de Jean Charest ait certifié que « Les vérifications légales sur l'instruction donnée sont de béton», les lois du commerce international ont été transgressées et Alstom a contesté cette décision. Débouté en justice par le juge Joël Silcoff de la Cour supérieure, s'en suivit l'établissement d'un consortium entre Bombardier et Alstom pour la fabrication d'un nombre réduit de trains, mais avec un montant s'élevant tout de même à près de 1,3 milliard de dollars pour la fabrication de 468 voitures, soit moins de la moitié que la demande initiale du gestionnaire.
Le cafouillage politique de l'époque et la difficile conjoncture économique mondiale aura donc eu comme conséquence que le nombre d'emplois et le temps de travail escompté pour les travailleurs de Saint-Bruno de Montarville et de La Pocatière est aujourd'hui pénalisé devant les perspectives d'avenir pour le renouvellement des voitures du métro de Montréal.