En solidarité avec les employés de Bombardier Transport à La Pocatière, le député Bernard Généreux s'est exprimé à la période des questions afin de dénoncer le manque de volonté du gouvernement de Justin Trudeau à défendre adéquatement les travailleurs canadiens, plus spécifiquement ceux de la région.
Soulignons que suite aux révélations faites dans La Presse le 27 novembre dernier, concernant VIA Rail qui serait sur le point d'accorder le contrat d'un milliard de dollars pour l'achat de nouveaux trains à la firme Siemens – qui les produirait par ailleurs en Californie plutôt qu'au Québec, comme cela avait été annoncé — les employés de Bombardier La Pocatière ont manifesté jeudi en après-midi, leur mécontentement.
Voici la question du député posée le 6 décembre 2018 à la Chambre des communes :
« Il y a une heure dans ma ville natale de La Pocatière, les meilleurs employés au monde, de Bombardier Transport ont manifesté pacifiquement pour démontrer qu’ils ont la capacité, l’expertise, la passion et la détermination nécessaires pour construire les futures voitures de Via Rail! Mais le ministre des Transports s’en lave déjà les mains, se cachant derrière le libre-échange. Or, l’entente que le Premier ministre vient de signer avec Donald Trump permet encore aux États-Unis d’exiger que les trains Amtrak soient faits aux USA.Pourquoi les libéraux ont été si vite à tout donner, et rien demander pour les régions canadiennes, Monsieur le président? »
Dans sa réponse, le ministre des Transports Marc Garneau a répliqué que VIA Rail était une société de la couronne indépendante, et que le Canada devait « respecter les règles internationales en vertu desquelles nous avons des traités de libre-échange avec l’Europe entre autres, et avec l’OMC. Nous ne pouvons pas accorder des privilèges particuliers aux compagnies canadiennes. »
Le député Bernard Généreux demeure insatisfait de cette réponse. « Je lui parle de l’iniquité avec les États-Unis, et le ministre me parle de l’Union européenne, comme si la Californie faisait partie de l’Europe! Pour un astronaute, le ministre des Transports n’est pas si fort en géographie, a fait remarquer le député. La triste réalité avec les États-Unis est qu’ils ne pourront toujours pas acheter nos trains, mais que nous serons obligés d’acheter les leurs! », indique Bernard Généreux.
Le député conservateur est plutôt de l’avis que le gouvernement du Canada devrait insister pour que les mesures protectionnistes mises en place par les gouvernements étrangers soient éliminées avant de conclure toute nouvelle entente de libre-échange. En plus de l’enjeu de l’approvisionnement des trains, pour lequel la politique BuyAmerica continue de s’appliquer à la société Amtrak et divers groupes de transport en commun aux États-Unis, des tarifs douaniers demeurent en place sur le bois d’œuvre canadien et les productions d’acier et d’aluminium, deux sujets particulièrement sensibles pour les industries québécoises.
Le député souhaite rappeler que « Selon les déclarations de notre ambassadeur à Washington David MacNaughton sur les ondes de CBC le 7 novembre dernier, le Premier ministre aurait fait savoir à l’administration américaine qu’il ne participerait pas à la cérémonie de signature du nouvel Accord États-Unis—Mexique—Canada (AEUMC) si l’administration Trump n’éliminait pas ses politiques discriminatoires. Trois semaines plus tard à Buenos Aires, Justin Trudeau avait déjà cédé, et les travailleurs de La Pocatière se souviendront longtemps de sa photo souriante aux côtés de Donald Trump le 30 novembre! », déplore Bernard Généreux.