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Blessé par les propos du ministre, Pierre Lemieux s'attend à l'appui du député pour défendre les agriculteurs

Diane Gendron
L'attitude du ministre Pierre Paradis dans le dossier est la goutte qui a fait déborder le vase, confie Pierre Lemieux, producteur agricole à Cap-Saint-Ignace et vice-président de l'UPA.

Pierre Lemieux, vice-président de l’UPA, est en colère contre le ministre de l’Agriculture, Pierre Paradis, pour son comportement qu’il qualifie d’irrespectueux envers les agriculteurs et pour les modifications que le gouvernement s’apprête à apporter au programme de remboursement de la taxe foncière agricole. Voilà l’essence du message qu’il a livré en entrevue à nos bureaux la semaine dernière.

Dans les discussions portant sur ce dossier sensible, le ministre aurait affirmé «vous ne savez pas compter», provoquant l’indignation du monde agricole. «Jamais, je n’accepterai qu’on traite les familles agricoles de cette façon» a déclaré M. Lemieux, qui s’est senti profondément blessé dans sa fierté d’agriculteur.
 

Selon la volonté gouvernementale, le programme de remboursement de la taxe foncière agricole, qui s’appuie actuellement sur des critères précis,  serait transféré au ministère du Revenu et modifié pour établir un taux unique à 78%. Cette méthode aurait pour conséquence d’alourdir le fardeau fiscal d’environ 80% des producteurs pour une hausse moyenne de 30 à 40%, soutient Pierre Lemieux. Ce dernier s’interroge aussi sur l’impact d’un tel changement quand on considère que près de 50% des entreprises agricoles ont un chiffre d’affaires de 50 000$ avec des profits de moins de 1100$ par année.

Dans ce contexte, M. Lemieux s’attend que le député de Côte-du-Sud, Norbert Morin, se range derrière les quelque 1200 producteurs agricoles de sa circonscription pour demander au ministre le report de la mise en place de cette nouvelle méthodologie, le temps de s’asseoir avec le monde municipal pour régler une fois pour toute la question du foncier agricole.

Bloquer les sentiers

Déterminé à se faire entendre, Pierre Lemieux a l’intention de bloquer l’accès au sentier qui passe sur ses terres dans le secteur du Pain de sucre si le gouvernement continue de faire la sourde oreille dans ce dossier. «En février, si rien n’a changé, je vais installer une pancarte près du sentier avec la photo de Norbert Morin». M. Lemieux espère que d’autres producteurs suivront le mouvement.

«Depuis plusieurs années, nous partageons nos terres avec plein de citoyens pour leurs activités de loisirs, et ce, gratuitement. Ça profite à l’industrie touristique. Aujourd’hui, on s’attend à ce qu’il nous appuie» a lancé le producteur.

La Municipalité prendra position sous peu

Dans sa démarche, M. Lemieux cherche à obtenir l’appui du conseil municipal de Cap-Saint-Ignace. «Nous avons pris connaissance des libellés de deux résolutions, l’une présentée par l’UPA et l’autre par la Fédération québécoise des municipalités» note la mairesse, Jocelyne Caron. «Nous voulons analyser la situation, voir le pour et le contre pour se faire une tête avant de nous prononcer». Le conseil municipal donnera sa réponse à la séance du 19 décembre. Se rendant à la demande de M. Lemieux, Mme Caron a aussi fait des représentations auprès de la MRC de Montmagny et a obtenu que le sujet soit mis à l’ordre du jour du Conseil des maires le 17 janvier. En terminant, la mairesse estime que ce serait dommage que M. Lemieux enlève l’accès à ses terres comme moyen de pression parce que ça pénaliserait ses concitoyens.

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