Bois Daaquam se porte plutôt bien par les temps qui courent. À preuve, le Groupe Lebel, propriétaire de la scierie située à Saint-Just-de-Bretenières, a investi au printemps dernier quelque 2 millions $ dans la modernisation de l'usine de rabotage. Une activité porte ouverte pour souligner ces nouveaux investissements a attiré quelque 150 personnes à l'usine le 11 juillet.
L'entreprise a injecté une grande partie de cette somme dans l'acquisition d'un système automatisé de classification du bois, opération auparavant faite manuellement. Fabriquée chez Comact à Saint-Georges-de-Beauce, la machine GradExpert permet d'accroître le gain sur grade, explique le directeur de l'usine, Christian Dionne. Depuis la mise en opération du système, le 4 mai, Bois Daaquam a doublé sa production de bois Premium (la plus haute qualité). L'achat d'une tour de recirculation pour la coupe en deux a également contribué à accroître la rentabilité de l'usine.
Trois postes ont été abolis consécutivement à l'installation de ces nouveaux équipements. Cependant, aucun travailleur n'a été mis à pied, les personnes touchées ont été affectées à d'autres tâches.
La reprise
Plus grosse scierie de la MRC de Montmagny, Bois Daaquam est aussi la plus importante du Groupe Lebel qui en possède cinq autres dans le Bas-Saint-Laurent. L'entreprise de Saint-Just emploie entre 165 et 180 personnes incluant les travailleurs en forêt. Même au pire de la crise économique, en 2010, l'usine de sciage est restée en opération, sauf pour de courtes périodes, précise M. Dionne.
Comme elle exporte la majorité de sa production (85 à 90%) aux Etats-Unis, où la reprise se fait sentir dans le domaine de la construction, Bois Daaquam file des jours meilleurs. Aujourd'hui, la production à l'heure s'établit à 45 000 pieds mesure de planche à l'usine de rabotage et à 36 000 pmp à la scierie.
L'approvisionnement
Bois Daaquam consomme environ 475 000 mètres cubes d'arbres annuellement. Elle s'approvisionne à 70 % aux Etats-Unis, le reste provenant du Québec, notamment de la région. L'aménagement d'un chemin privé, réalisé antérieurement pour permettre le trafic hors-route à plus fort tonnage directement de la frontière, contribue aussi à la rentabilité de l'entreprise, remarque le directeur de l'usine. «Ça nous assure un avantage compétitif» observe M. Dionne.
Quant à la tordeuse de bourgeons de l'épinette, elle ne semble pas sévir, du moins, dans nos contrées. Pour le moment, elle fait des ravages surtout sur la Côte-Nord, selon M. Dionne.
Photo : L'entreprise a investi plus d'un million dans l'achat de ce système automatisé de classification du bois, appelé GradExpert