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«C'est la liberté de vivre qui a été touchée» - Claire Martin

«Avec Charlie Hebdo, c'est la liberté d'expression qui a été touchée. Avec le Bataclan, c'est la liberté de se divertir, de s'amuser, d'apprécier la culture, bref de vivre qui a été touchée» lance Mme Claire Martin, Française d'origine et résidante de Saint-Jean-Port-Joli, alors que nous lui demandions ses commentaires sur les attentats de Paris.

Propriétaire de Productions Claire Martin, agence de spectacles, la principale intéressée se trouvait à Paris du 1er au 5 novembre pour des raisons professionnelles: «La température permettait aux gens de rester tard aux terrasses des cafés. Paris était bien agréable, comme le soir de l'attentat!» se rappelle-t-elle.

Son dernier rendez-vous a eu lieu à la Manufacture chanson dans le 11e arrondissement, à un kilomètre à peine du Bataclan: «En arrivant à la manufacture, un imprimé de ''Je suis Charlie'' m'a sauté aux yeux, triste rappel de ces évènements pas si anciens».

Membre du jury pour le concours «Vive la reprise», un tremplin de la chanson francophone, Mme Martin a entendu Gauvain Sers chanter «Mon fils est parti au djihad»: «J'en avais des frissons dans le dos» ajoute Mme Martin.

Dans son entourage, la personne la plus directement affectée est Patrick Grieco, un auteur, compositeur et interprète français avec qui elle travaille et qu'elle a rencontré lors de son séjour à Paris: «Plusieurs de ses amis étaient au Bataclan où lui-même devait aller. La maquilleuse, une de ses amies, a été touchée par plusieurs balles et des amis à elle sont morts». En réaction aux attentats, Grieco a composé dès le lendemain la chanson «Prière pour Paris, Pray for Paris».

Geneviève Morrissette, une Québécoise, donnait un spectacle le soir des attentats dans le 18e arrondissement. Elle et ses musiciens sont restés confinés dans la salle toute la nuit.

En date du 14 novembre, le lendemain de l'attaque, 52 contacts de Mme Martin s'étaient déclarés «sécurisés» par le biais de Facebook: parmi eux, des neveux, nièces, cousin, amis, artistes, journalistes culturels et Jacqueline Lessard, épouse de Jacques Bilodeau, de Saint-Jean-Port-Joli, qui est le bras droit de Michaëlle Jean.

Mme Martin a été touchée par la jeunesse des terroristes: «Ils ont l'âge de mes enfants! Ils sont pour ma part les premières victimes, endoctrinés et transformés en bombes humaines. Ça m'ébranle» a-t-elle conclu en espérant que la suite des évènements ne lui apporterait pas de mauvaises nouvelles au sujet de personnes qu'elle connaît dans la Ville Lumière.

Photo : Mme Claide Martin se trouvait à Paris, près des lieux des attentats, une semaine avant les tragiques évènements. Sur la photo, on l'aperçoit près de la tour Eiffel.

NDLR: À la suite des attentats meurtriers survenus le 13 novembre à Paris, nous avons recueilli les commentaires de deux Sudcôtoises d'origine française, Mmes Claire Martin et Virgine Guibert. Évidemment, les photos qui les montrent devant la tour Eiffel, sourire aux lèvres, ont été prises avant ces évènements tragiques.
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