Chantal Caron et Michèle Lorrain au festival Traverse Vidéo de Toulouse
Michèle Lorrain et Chantal Caron
La chorégraphe Chantal Caron, de Saint-Jean-Port-Joli, et l'artiste Michèle Lorrain, de Sainte-Louise, partagent actuellement une expérience commune: leurs vidéos, «Glace, crevasse et dérive» de Mme Caron et «La citerne» de Mme Lorrain, font partie de la programmation du festival Traverse Vidéo qui se déroule du 18 au 31 mars à Toulouse en France.
Créé en 1997, ce festival repose sur l'originalité des productions et met en valeur des univers peu explorés.
Chaque année, Traverse Vidéo montre de nombreuses oeuvres en écho avec le lieu de leur exposition; le choix du thème, «Sens du lieu, lieu du sens» ne relève donc pas du hasard. Et, comme le prouve la présence des deux Sudcôtoises, de nombreux artistes accompagnent leurs oeuvres afin de favoriser les rencontres.
Glace, crevasse et dérive
En tournant son film à l'hiver 2013 sur les berges gelées du Saint-Laurent, Chantal Caron ne pensait pas que sa production ferait le tour du monde.
Primé au Festival international des films sur l'art (FIFA) de Montréal en mars 2014, «Glace, crevasse et dérive» a ensuite été sélectionné par la VIII Mostra Internacional de vidéodança de Sao Carlos au Brésil (juillet 2014), le Sanssouci Fest.org du Colorado (septembre 2014), le Choreoscope Dance Film Festival de Barcelone (octobre 2014), l'Aesthetica Short Film Festival à York au Royaume-Uni (novembre 2014) et le San Francisco Dance Film Festival (novembre 2014) qui se veut le plus prestigieux festival international consacré à la vidéodanse. À San Francisco, la vidéo de Mme Caron a gagné le prix de la meilleure vidéodanse dans la catégorie des moins de 10 minutes.
Et voilà que ça continue! Récemment, «Glace, crevasse et dérive» venait en tête de liste des coups de coeur d'Anne D'Arcy aux Rendez-vous du cinéma québécois. Tant qu'à y être, pourquoi pas un p'tit tour en Roumanie où le film se retrouve au Festival international de danse et performance contemporaine. Enfin, son tour du monde passe par Toulouse.
La citerne
De son côté, Mme Lorrain se retrouve à Toulouse avec «La citerne», un projet d'installation vidéographique de 12 minutes qui a pris forme dans un caveau patrimonial à Chomedey: «L'uvre relate la disparition d'un objet monumental à Laval (où elle a grandi), une citerne installée dans l'arrière-cour d'une maison de ferme dont la forme rappelle celle d'un bateau suspendu. Au cours d'une quinzaine d'années, j'ai photographié la citerne et documenté la détérioration progressive du site jusqu'à la disparition définitive de tous les bâtiments. J'ai voulu faire remonter un peu de la mémoire du lieu et de la citerne. Dès lors, mon projet a consisté à transposer, sous la forme d'une vidéo, cette qualité de présence perçue au moment de ma découverte, en représentant la citerne comme un marqueur symbolique de l'espace et une icône de construction identitaire d'un lieu. J'ai choisi de présenter l'uvre vidéo à proximité du site d'origine de la citerne dans le caveau historique également menacé de disparition» explique-t-elle.