L'Assemblée nationale a été convoquée, vendredi 6 février, pour permettre d'adopter le projet de loi 10 visant à réduire le nombre d'établissements dans le réseau de la Santé et à revoir leur fonctionnement en profondeur. Le gouvernement vise la mise en place de la réforme pour le 1er avril et prévoit des économies de 220 millions en 2017 avec l'abolition de centaines de postes de cadres. Comptant 250 articles, et arrivant à près de 80 heures de travail, les députés n'arrivaient pas à s'entendre sur plusieurs d'entre eux. Le gouvernement a décidé de stopper le processus de révision et de soumettre au vote le projet de loi tel que modifié par les amendements retenu; c'est le bâillon*. Les Centres de Santé et de Services Sociaux (CSSS) disparaîtront bientôt.
Sur cette décision le député de Côte-du-Sud a déclaré ; « Le bâillon fait partie du jeu de la démocratie. Lors des travaux de correction par amendement à l'Assemblée nationale, il y a un certain temps limite à respecter. L'opposition a joué son rôle en représentant une certaine catégorie de gens, mais comme gouvernement, nous avons à passer à l'action. C'est ce que nous faisons par l'abolition de structures. », d'expliquer Norbert Morin.
Rappelons que le controversé plan d'action du ministre Gaétan Barrette est critiqué par les médecins, les administrateurs et les syndicats principalement parce qu'il prévoit l'abolition du système actuel. Avec la réforme, les agences de la santé seront abolies et le réseau des Centres des Services Sociaux (CSSS) passera de 182 établissements à 33 mégas regroupements établit en fonction des régions administratives du Québec et des concentrations importantes de population. Ainsi, pour l'ensemble du Bas-Saint-Laurent, la gouvernance en Santé sera vraisemblablement centralisée à Rimouski.
Le président du CSSS de Kamouraska a livré sa pensée sur les incidences de la réforme gouvernementale. « Comme préambule, je vous dirai qu'avec le système actuel, pour notre région, le taux de satisfaction de la clientèle n'a cessé de croître d'année en année, étant maintenant à plus de 90% partout. J'estime qu'une petite organisation permet de meilleurs résultats parce qu'il y a à proximité les intervenants concernés qui travaillent ensemble à la recherche de l'efficience dans l'atteinte des objectifs spécifiques du milieu où sont dispensés les services, pour qu'ils répondent aux attentes des patients. »
Poursuivant spécifiquement sur la réforme : « À travers toute la mise en place de la loi 10, mon souhait, dans toute cette mégastructure, est qu'il y ait une place pour la consultation des considérations locales et une concertation dans l'exercice du pouvoir décisionnel. Les sous-régions ne devraient pas être limitées à un rôle consultatif. Avec l'adoption aujourd'hui de la loi, le CSSSK connaîtra la teneur et la forme de la prochaine structure. Ensuite, nous serons fixés sur la suite des choses pour terminer notre mandat au CSSSK avec dignité. Nous serons alors en mesure de passer le flambeau adéquatement à la nouvelle structure globale. », de conclure, monsieur Jean Desjardins. »
* Le bâillon consiste à mettre un terme, par le parti au pouvoir, au processus d'analyse et d'amélioration d'une prochaine loi par des députés du gouvernement et d'autres des partis d'opposition, réunit au sein d'une commission parlementaire, ici; celle de la Santé et des Affaires sociales.