L’Union des producteurs agricoles (UPA), à l’instar des filières avicoles et porcines, demande à Exceldor et à Olymel ainsi qu’à leurs employés (Travailleurs unis de l’alimentation et du commerce et Fédération du commerce-CSN) d’accélérer la négociation et de tout mettre en œuvre pour assurer un minimum d’abattage et ainsi éviter l’euthanasie d’animaux et le gaspillage alimentaire d’ici la fin des deux conflits.
« La situation actuelle génère beaucoup d’inquiétude chez les producteurs porcins, car les porcs risquent de s’accumuler. Elle entraîne aussi l’euthanasie de centaines de milliers de poulets et de poules pondeuses. Les parties prenantes dans ces conflits doivent trouver des solutions pour minimiser l’impact chez les producteurs et mettre fin au gaspillage alimentaire dans le secteur avicole. On ne peut se permettre que ces conflits de travail perdurent », a déclaré le président général de l’UPA, Marcel Groleau, rappelant que, 400 000 poulets abattus, c’est l’équivalent de 400 000 repas pour 4 personnes (1,6 million de repas).
Rappelons que les quelque 550 employés de l’usine de transformation de poulets Exceldor de Saint-Anselme dans Chaudière-Appalaches sont en grève générale depuis le 23 mai.
À quelques kilomètres de là, à Vallée-Jonction, les 1 150 travailleurs de l’usine d’abattage et de transformation de porcs d’Olymel le sont également depuis le 28 avril.
Ces deux conflits ont un impact direct sur les producteurs et il y a lieu de s’en préoccuper affirme l’UPA.
« Les négociations sont au point mort chez Exceldor, malgré la nomination la semaine dernière d’une médiatrice spéciale par le ministre Jean Boulet. Toute la filière ressent les effets de cette grève, incluant le secteur de la restauration. Cette situation est intolérable et va à l’encontre de la nature des éleveurs de poulets de tout le Québec. Les éleveurs ont pris l’engagement de nourrir les consommateurs québécois, un contrat social d’envergure qu’ils souhaitent remplir. C’est pourquoi les abattages doivent reprendre de façon à éviter que d’autres euthanasies de volailles à la ferme surviennent », a mentionné le président des Éleveurs de volaille du Québec, Pierre-Luc Leblanc.
« Notre préoccupation principale, c'est le bien-être animal. Les deux parties doivent garder en tête les conséquences très sérieuses que peut entraîner une fermeture d'abattoir. Les producteurs sont contraints de retenir dans leurs bâtiments un nombre plus élevé de porcs avec des poids qui, de jour en jour, deviennent de plus en plus importants. Croyez-moi, aucun éleveur ne veut voir des porcs entassés dans sa ferme, encore moins lors d'une période où les grandes chaleurs s'installent », a ajouté quant à lui, le directeur général des Éleveurs de porcs du Québec, Alexandre Cusson.
L'UPA ne prend pas position pour l'une ou l'autre des parties concernées, mais elle estime qu'il y a toutefois lieu de se questionner, en tant que société, sur l'acceptabilité sociale et l'impact de tels conflits.
La taille des usines, la rationalisation et la concentration de la transformation alimentaire dans le secteur des viandes rendent ces filières extrêmement vulnérables lors de grèves ou de lockouts, le déplacement des volumes vers d'autres lieux d'abattage étant difficile.
« Chaque maillon de la chaîne est indispensable à la production et l'accès aux aliments, de la terre à la table », a conclu l'UPA.