Le décès d’une adolescente de 14 ans, survenu récemment à Laval, a mis à l’avant-scène le problème de l’alcool chez les jeunes. Mais qu’en est-il chez nous?
Pour le savoir, nous avons contacté Action Jeunesse Côte-Sud (AJCS) qui parraine le projet Ensemble, On D-Tox, un programme de prévention en place depuis quelques années dans les MRC de Montmagny et L’Islet.
Selon les nouvelles données du Portrait de consommation de drogues et d’alcool chez les jeunes de 12-17 ans dans ces deux MRC, les filles sont davantage attirées par les liqueurs alcoolisées et les boissons énergisantes alcoolisées à leur première consommation, de constater Majorie Asselin, directrice générale d’Action Jeunesse Côte-Sud.
Les chiffres révèlent que la bière, dans une proportion de 53,5% constitue la sorte d’alcool ingurgitée la première fois chez les garçons, alors que les filles préfèrent les liqueurs et boissons énergisantes alcoolisées dans un pourcentage de 45,4%. De plus, on observe une augmentation de 7% de la consommation d’alcool depuis 2011, phénomène attribuable principalement au fait que l’alcool est plus populaire qu’avant chez les filles.
Consolation
Par ailleurs, il y a moins de jeunes qui consomment pour la première fois avant l’âge de 12 ans, selon les données comparatives. En 2011, ils étaient 53,7% à le faire avant cet âge alors qu’en 2017 le pourcentage s’élevait à 39%, observe Mme Asselin. Autre fait intéressant : en 2017, 55,1% des élèves mentionnent avoir pris toute une consommation d’alcool et 28 % quelques gorgées pour y goûter comparativement à 78,6% et 15,5% (quelques gorgées) en 2011.
Pour ce qui a trait à la consommation régulière, les filles ont tendance à consommer plusieurs sortes d’alcool différentes, selon les données recueillies en 2017. Ce phénomène touche moins les garçons qui s’en tiennent préférablement à la bière.
Consommation abusive
La consommation abusive a par ailleurs augmenté. Plus de jeunes prennent plusieurs sortes d’alcool en un seul épisode de consommation. «Le nombre de fois que les jeunes ont pris entre 5 et 7 verres dans un party est plus élevé qu’avant», note Mme Asselin. En 2017, 32,6% des répondants mentionnaient avoir bu plusieurs consommations à une ou deux reprises comparativement à 23,9% en 2011. Qui plus est, 29,4% des adolescents consommateurs affirment avoir pris plus de 8 verres d’alcool dans une même occasion en 2017, soit une augmentation de 10 % comparé au 19 % de 2011.
Enfin, en 2017, 40% des ados mentionnent avoir été témoin de l’intoxication d’un proche, et de ce nombre, près de 20 % n’ont rien fait ou sont partis.
D’autre part, parmi les jeunes répondants qui affirment consommer de l’alcool, la plupart s’approvisionne auprès de leurs parents (68 %) et le tiers (30,5%) auprès des amis majeurs.
Travail de prévention
À la lumière de ces données, on constate que le travail de prévention a plus que jamais sa place dans les écoles. En 2017, Ensemble, On D-Tox, sous la coordination de Caroline Morin, a réalisé des ateliers dans les quatre écoles secondaires du territoire. Ces ateliers portaient notamment sur la polyconsommation et la prévention avant des événements festifs comme les bals de finissants. La présence des travailleurs de proximité lors de ces événements constitue également des ressources importantes pour soutenir les jeunes en état de consommation ou de surconsommation.
Parmi les actions envisagées cette année, on pense à des activités de sensibilisation et d’information concernant le phénomène des boissons énergisantes à haute teneur en alcool. On veut aussi sensibiliser les parents et la communauté sur le rôle qu’ils doivent jouer en matière de prévention de la consommation abusive d’alcool.
Mentionnons en terminant que 1309 jeunes sur une population scolaire de 1429 élèves ont répondu au questionnaire qui a permis de dresser le portrait actuel de consommation de drogues et d’alcool chez les jeunes de 12-17 ans dans Montmagny-L’Islet.