Le dimanche 6 décembre dernier, une centaine de personnes se sont rassemblées à la Place du 6-Décembre-1989 afin de rendre hommage aux 14 femmes assassinées il y a 26 ans, lors de la tuerie de l'École polytechnique de Montréal.
Pour la Fédération des maisons d'hébergement pour femmes, même si l'on reconnait aujourd'hui cette tuerie comme un crime politique envers les femmes, la lutte pour l'égalité, la justice et le droit de vivre dans un monde sans violence est loin d'être terminée pour celles-ci.
Cette année, la cérémonie de commémoration revêt un caractère particulier alors que l'on a souligné les luttes des femmes autochtones et leur résilience devant la violence, le sexisme et le racisme qu'elles vivent. Rappelons que les femmes autochtones sont cinq fois plus exposées à la violence.
Cette cérémonie met fin à la 8e campagne des 12 jours d'action pour l'élimination de la violence envers les femmes au Québec. Cette campagne vise à susciter une réflexion sur le phénomène de la violence faite aux femmes et sur les actions concrètes à prendre pour éliminer ce fléau.
Viviane Michel, de Femmes autochtones au Québec (FAQ), et Mélanie Sarazin, de la Fédération des femmes du Québec (FFQ), ont procédé, lors de la cérémonie, à l'échange de roses et d'une tresse de foin d'odeur pour symboliser le lien entre les 14 femmes tuées en 1989 à l'École Polytechnique et les 1186 femmes autochtones disparues ou assassinées.
Depuis plus de 10 ans, la FAQ exige la mise sur pied d'une commission d'enquête nationale sur la disparition et l'assassinat de femmes autochtones au Canada. Elle suit maintenant activement la mise en place d'une commission par le gouvernement fédéral, mais, à la suite des révélations d'agressions commises par la Sûreté du Québec à Val-d'Or, elle exige également du gouvernement québécois la tenue d'une enquête indépendante sur les agissements des policiers.