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COVID-19 : Québec met en place un système d'alertes et d'interventions régionales

Capture d'écran

En vue d'une potentielle deuxième vague de la COVID-19 comme répété depuis plusieurs semaines par le gouvernement Legault, le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, a dévoilé lundi en conférence de presse le système d'alertes et d'interventions régionales développé par la Santé publique qui précisera, pour chacune des régions du Québec, les mesures additionnelles à déployer pour assurer la santé et la sécurité des Québécois au cours des prochains mois, au besoin.

Ainsi, s'il devient nécessaire d'intervenir davantage pour ralentir la transmission du virus dans une région du Québec, les mesures mises en place dépendront du niveau d'alerte atteint pour cette même région. Quatre paliers possibles d'alerte et d'intervention sont prévus :

• Vigilance (vert)
• Préalerte (jaune)
• Alerte modérée (orange)
• Alerte maximale (rouge)

Des mesures sanitaires seront associées à chaque palier d'alerte.

Par exemple, pour le palier jaune, il est question de renforcer les mesures de base alors que pour le palier orange, il s'agit notamment de limiter le nombre de personnes dans les rassemblements privés.

Le palier rouge, quant à lui, indiquerait une limitation des déplacements interrégionaux et un horaire réduit de certains secteurs commerciaux, permettant ainsi une prévisibilité notamment chez les travailleurs et les entrepreneurs.

Soulignons que le système d'alerte mis en place par Québec concernant la COVID-19 ressemble à s'y méprendre à celui instauré en 2002 par l'ancien président George W. Bush à la suite des attentats du 11 septembre alors qu'une bande de couleurs évaluait le risque d'une attaque terroriste, depuis le vert, niveau inférieur, jusqu'au plus haut niveau, le rouge (grave).

Ce dernier avait par ailleurs été abandonné en 2011 par l'administration Obama, car le système basé sur un code couleur n'avait fait qu'apprendre aux Américains à avoir peur, et non à se préparer, selon ce qu'avait déclaré à l'époque, le représentant démocrate Bennie Thompson.

« Avec ce système d'alertes et d'interventions régionales, notre gouvernement a trouvé le juste équilibre : assurer au maximum la protection de la santé de la population, tout en réduisant au minimum les impacts des mesures sur notre société et notre économie. Bien que nous ne souhaitons pas progresser dans les paliers d'alerte mis en place, nous devons être au-devant du virus. C'est pourquoi nous avons élaboré une approche graduelle et adaptée à la réalité des différentes régions du Québec, et qui s'opérationnalise rapidement. Je souhaite également rappeler qu'il en va du comportement de chacun afin de maintenir à son plus bas la propagation du virus. Nous le faisons pour que nos enfants puissent continuer d'aller à l'école, pour protéger nos aînés, pour assurer la sécurité de nos travailleurs de la santé et pour relancer notre économie », a déclaré Christian Dubé, ministre de la Santé et des Services sociaux.

Quant au directeur national de la santé publique, le Dr Horacio Arruda, il estime qu'il s'agit d'une mesure permettant de limiter la transmission de la COVID-19, lui qui a récemment déclaré qu'on aurait possiblement à porter le masque encore pour au moins une année et demie à deux ans avant que les mesures sanitaires ne soient complètement levées.

« Ce qui est important de dire, c'est que les mesures sanitaires de base telles que la distanciation physique, l'hygiène des mains et le port du couvre-visage doivent être respectées en tout temps, et ce, pour les quatre paliers d'alerte. Se trouver au palier vert ne veut pas dire de baisser la garde. Chaque personne doit adopter des comportements permettant de limiter la transmission, et les milieux de vie et de travail doivent être aménagés dans ce même but. »

Rappelons au passage que l'administratrice en chef de la santé publique du Canada, la docteure Theresa Tam a récemment déclaré que seule la vaccination permettrait de retrouver une « normalité ».

Pour ce qui est d'une obligation pour un futur vaccin, Québec reste flou quant à cette option, bien que la Loi sur la Santé publique du Québec donne l'opportunité de la faire puisque selon l'article 123 de ladite loi, au cours de l'état d'urgence sanitaire, malgré toute disposition contraire, le gouvernement ou le ministre, s'il a été habilité, peut, sans délai et sans formalité, pour protéger la santé de la population, ordonner la vaccination obligatoire de toute la population ou d'une certaine partie de celle-ci contre la variole ou contre une autre maladie contagieuse menaçant gravement la santé de la population et, s'il y a lieu, dresser une liste de personnes ou de groupes devant être prioritairement vaccinés.

Précisons que les paliers d'alerte seront révisés chaque semaine par les autorités de la santé publique et seront rendus public à l'ensemble des Québécois sur le site Web Québec.ca/coronavirus.

La prise de décision des paliers d'alertes par région reposera donc sur plusieurs indicateurs associés à trois grands critères :

• la situation épidémiologique;
• le contrôle de la transmission;
• la capacité du système de soins.

Ces trois critères s'accompagneront également d'une appréciation qualitative de la situation, en tenant compte de l'évolution régionale.

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