Quelques jours après le 1er juillet, une date marquée par les déménagements massifs au Québec, l’Association québécoise de défense des droits des personnes retraitées et préretraitées, l’AQDR, tire la sonnette d’alarme alors que la situation des aînés est plus précaire que jamais en raison de la crise du logement qui frappe de plein fouet les populations vulnérables.
Le président de l’AQDR, Pierre Lynch, est catégorique : les hausses abusives de loyers et les cas de « rénoviction » nuisent gravement aux personnes âgées à faible revenu. Selon lui, il est urgent que le gouvernement mette en place des solutions structurantes pour répondre à cette crise. « Les prix des loyers sont exorbitants et ce sont les aînés les plus vulnérables qui écopent », déclare-t-il.
Cette réalité se manifeste de façon dramatique, alors que les cas d’itinérance chez les personnes âgées sont en croissance constante. En 2022, les 50 à 64 ans représentaient 20 % de la population du Québec, mais composaient 29 % des personnes en situation d’itinérance, selon des données du ministère de la Santé et des Services sociaux. Une surreprésentation qui inquiète grandement les acteurs du milieu.
Sur le plan financier, la situation est tout aussi préoccupante. D’après l’Observatoire québécois des inégalités, la moitié des aînés au Québec vivaient en 2022 avec un revenu annuel inférieur à 30 900 dollars, frôlant ainsi le seuil de pauvreté établi par l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques. Pire encore, près de 28 % d’entre eux ne touchaient aucun revenu provenant d’un régime de retraite privé ou de placements.
Les conséquences sont bien concrètes puisque plus de la moitié des ménages aînés à faible revenu consacrent plus de 30 % de leur revenu au logement. Cela les oblige à faire des choix difficiles, souvent au détriment de leur alimentation ou de leur santé.
L’Association québécoise de défense des droits des personnes retraitées et préretraitées plaide donc pour un changement de cap. « Le gouvernement doit reconnaître que la pauvreté et l’isolement vécus par des centaines de milliers d’aînés ne peuvent être réglés par des mesures ponctuelles », insiste M. Lynch. Il réclame des actions ambitieuses, pérennes et adaptées aux besoins spécifiques des aînés en matière de logement.
Rappelons que l’AQDR représente plus de 30 000 membres dans 41 sections locales à travers le Québec. Elle défend les droits économiques, sociaux et culturels des personnes à la retraite, en les représentant dans l’espace public pour améliorer leur qualité de vie.