Confronté au refus du Conseil des maires de la MRC de tenir une assemblée d’information publique sur le projet de gaz naturel à Montmagny, le groupe de citoyens qui en avait fait la demande a décidé de prendre lui-même les choses en main.
« Nous tenons à ce que les élus, les entreprises, les citoyens et les journalistes puissent entendre un scientifique en mesure de nous éclairer davantage sur le gaz naturel et sur les alternatives, » a déclaré Denise Laprise, porte-parole des signataires de la demande discutée au conseil du 13 mars.
Selon la préfète, Mme Jocelyne Caron, il serait envisageable d’engager des fonds pour tenir une telle assemblée seulement une fois les subventions confirmées. Mais celle-ci prendrait alors toutes les apparences d’une opération de relations publiques.
« Les élus ne sont pas de mauvaise foi, mais sont mal renseignés, » déplore Marc Boulanger. « On peut se demander si Mme Caron et Mme Nancy Labrecque, D.G. de la MRC ont consulté d’autres sources pour avoir le juste portrait et voir au-delà des affirmations des promoteurs et d’Énergir, les principaux intéressés par le projet. »
Selon le groupe de citoyens, la stratégie d’Énergir serait déployée de la même façon dans toutes les régions ciblées : d’abord, convaincre les entrepreneurs des atouts concurrentiels du gaz naturel — en omettant toute information sur son origine et son bilan carbone en amont de la combustion —, lesquels se tournent ensuite vers les élus qui sollicitent un financement public pour une ressource jugée « essentielle » pour la compétitivité des entreprises et pour créer, maintenir ou même, ainsi que sauver des emplois.
Mais, avec les cibles québécoises de réduction des GES à court terme, de la taxe sur le carbone et du prix fluctuant du gaz, les citoyens considèrent que de prendre le temps de s’informer, d’analyser, de se donner un plan d’action novateur — visionnaire et structurant à long terme pour la MRC — serait davantage porteur pour l’avenir de nos industries, de nos fermes, de nos commerces, de nos enfants.
« Il existe des programmes de transition énergétique vers les énergies renouvelables, pourquoi ne pas les prioriser? Il y a des surplus d’électricité qui justifieraient de négocier des tarifs avec Hydro-Québec, la meilleure énergie dont on dispose au Québec. Il y a aussi la géothermie, la biomasse, le solaire, les éoliennes, » suggère Herman Bleney.
« Investir 44 millions $ en subventions pour un carburant fossile, c’est un détournement de la mission du Fonds vert. Celui-ci devrait servir à implanter des énergies renouvelables, pour tous et pas seulement aux entreprises du nord de la MRC. Nous avons tous une responsabilité en vue de réduire les gaz à effet de serre occasionnant les changements climatiques qui nous affectent déjà, faut-il le rappeler à nos élus? N’y a-t-il que la course aux subventions dans un contexte préélectoral qui compte? » Se questionne Denise Laprise.
CMATV Nouvelles n’a pas été en mesure de parler avec Jocelyne Caron ou Nancy Labrecque, puisque ces dernières sont présentement en voyage en France afin d’échanger sur les services municipaux.