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Des milliers de Québécois seraient victimes de la crise dans les services de l'assurance-emploi

Action Chômage Kamouraska (ACK) a dénoncé vendredi par voie de communiqué les interminables délais de traitement à Services Canada et appuie les revendications des groupes membres du Mouvement autonome et solidaire des sans-emplois (MASSE).

Selon l'organisme, au 31 janvier 2022, 300 000 dossiers ne respectaient pas les normes de délai de traitement. Les équipes qui forment les organisations membres du MASSE aident par ailleurs, jour après jour, des prestataires en détresse psychologique et financière, lesquels attendent dans de très nombreux cas le paiement de leurs prestations depuis trois mois, voire quatre mois.

« Pas une journée, depuis des semaines, sans qu'un ou plusieurs prestataires nous racontent leurs situations stressantes. À Service Canada, ils en sont à devoir classer par degré d'urgence les dossiers. Comment peut-on faire ça, choisir entre quelqu'un qui doit sauter un loyer et quelqu'un qui fait son épicerie à crédit ? Il y a toujours les retards dans l'administration courante, ce qui n'est pas nouveau, ce à quoi s'ajoute un nombre énorme de fraudes dans les dossiers des prestataires. Les premières victimes sont ces milliers de prestataires qui ont honnêtement eu recours à une assurance collective le temps de retrouver un emploi et qui voient leurs comptes bloqués pour une fraude qu'ils n'ont pas commise. Puis il y a les employés de l'assurance-emploi qui sont quotidiennement enterrés sous les dossiers urgents. Beaucoup de gens vivent trop d'anxiété, depuis trop de semaines, c'est une situation qui doit être corrigée », a précisé M. François Lapointe, directeur général d'ACK.

Selon M. Vincent Couture, président d’ACK, il faut plus de volonté politique pour mettre en place une suite de solutions :

« Les embauches qui ont été annoncées pour aider les agents de traitements doivent continuer, il faut former plus d’agents pour qu’ils puissent corriger les tentatives de fraudes aux dossiers, il faut aussi simplifier les procédures courantes et les vérifications d’identités des prestataires fraudés. Enfin, il faut trouver des façons de protéger les systèmes de l’assurance-emploi des fraudeurs professionnels », a-t-il dit.

Le gouvernement Trudeau doit prochainement déposer les paramètres d’une importante réforme de l’assurance-emploi.

« Même si cette réforme devait améliorer le régime, les possibles bienfaits de ces futures décisions seront très limités si le système n’est pas modernisé pour éviter les retards et mieux le protéger des fraudeurs professionnels qui cherchent à détourner l’argent de l'État et des prestataires », a conclu M. Lapointe.

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