Léo Gagné, un agriculteur à la retraite de Cap-Saint-Ignace, est venu à la rencontre de l'équipe du Journal afin de nous informer sur la condition exceptionnelle des cultures cette année.
Nous en avons profité pour dresser bref portrait de la vie d'agriculteur de l'homme.
Il y a deux semaines vous pouviez apprendre, dans un article du journal intitulé « Une saison prolifique pour les agriculteurs de la Côte-du-Sud », que selon des données de la Financière agricole du Québec (FADQ), il y avait significativement moins de réclamations concernant les avis de dommages en assurance-récolte cette année que par le passé.
Voici un cas patent qui vient concrétiser les statistiques de la FADQ.
Anecdote plutôt cocasse, M. Gagné s'est présenté au journal avec une énorme patate de trois livres et demie, alléguant que de toute sa vie d'agriculteur il n'avait jamais vu cela. « Toutes les cultures produisent en abondance cette année », a-t-il laissé savoir en soulignant qu'une aussi bonneannée c'est rare et que ça se compte sur les doigts de la main. Dans le jardin que cultive M. Gagné, on retrouve une diversité et une quantité impressionnante de légumes et de fruits. Jardin qu'il cultive d'ailleurs depuis plus de 60 ans.
La consécration d'une vie
Tout a commencé dans les années 50. M. gagné a acquis sa terre en 1958 pour construire son premier poulailler l'année suivante. « Dans les premiers temps, nous avions des poules d'incubation pour la culture avicole » a-t-il affirmé. Quelques années plus tard, il en faisait construire un second.
Dans les années 70, le Capignacien s'est adonné à l'élevage de mouton de race. C'est avec la fierté dans l'il et un sourire bien affiché qu'il s'est plu à raconter qu'il possédait « des purs sangs, des moutons de race Oxford, des Suffonk, et des Dorcets ». Il a participé à de nombreuses expositions. « J'ai exposé mes moutons de Toronto à Halifax », a confié l'octogénaire tout en laissant savoir qu'à l'époque il avait remporté de nombreux prix. « Dans la région, je me faisais même surnommer le ''roi du méchoui", bon sang qu'on en a fait des méchouis dans ces expositions », a-t-il déclaré.
Par la suite, au milieu des années 80, M. Gagné a continué à se diversifier en optant pour la culture d'arbres fruitiers. « Nous avons eu de grands vergers. On y faisait pousser des poiriers, des pommiers, pruniers » a affirmé le cultivateur en laissant savoir que ça a été une période faste. M. Gagné a vendu sa terre à ses fils.
Il y en a certaines parcelles qui sont maintenant en location, ce qui ne l'empêche pas le moins du monde de faire ce qu'il a toujours fait.
La finalité par la continuité
« Je n'ai jamais cessé d'entretenir mon jardin », a dit M. Gagné en avouant que c'est ce qui le garde en vie aujourd'hui. Garnissant encore son jardin de tomates, de cerises de terre, de patates, d'asperge, de fraises, de framboises et de bleuets, M. Gagné poursuit le même but qu'il a toujours poursuit: le bonheur par la culture de la terre.