Voici un exemplaire de conduite en bois découvert dans l'actuel chantier de la rue du Manoir à Montmagny.
Les travaux de remplacement des infrastructures ont mis au jour des morceaux d’un ancien aqueduc fait de bois dont la construction remonte à la fin du 19e siècle. Il s’agirait du premier réseau mis en place à Montmagny. «Il a été construit entre 1892 et 1894 par un entrepreneur de Lévis. À l’époque, c’était un travail de titan» indique Richard Lavoie, ethnologue et archéologue, qui a visité le site et mesuré les pièces extirpées du sol en compagnie de Jérémie Masson, de la Société d’histoire de Montmagny.
Cette découverte a été révélée à la Société d’histoire grâce à la vigilance d’une citoyenne du secteur. Si celle-ci n’avait pas agi, la trouvaille serait restée sous silence, se désole Richard Lavoie. À son avis, dès qu’on creuse dans un quartier historique, il faudrait avoir la surveillance d’un archéologue ou, à tout le moins, avertir l’entrepreneur d’alerter la Ville en cas de découverte.
Les pièces retrouvées sont en bon état de conservation grâce au sol argileux. On utilisait surtout les résineux qui pourrissent moins vite et fendillent moins. En ce qui concerne la découverte dans la rue du Manoir, M. Lavoie pense que les tuyaux sont en mélèze, à cause de leur couleur rougeâtre.
Histoire d’eau
De propriété privée, ce réseau en bois n’aura pas servi très longtemps puisque déjà en 1903, il est question de le remplacer par des canalisations de fonte et de fer.
En 1905, la Ville tente d’acheter le réseau d’aqueduc qui appartenait alors à l’entreprise Moody et Fils. Premier référendum, premier refus. Les contribuables trouvent la facture trop élevée. Le règlement d’emprunt s’élevait alors à 62 000$.
En 1909, la Ville tente à nouveau d’acheter le réseau pour 86 000$. La majorité des contribuables rejettent la proposition d’achat, parce qu’on considère que l’approvisionnement en eau potable est un luxe. Ce n’est qu’en 1946 que finalement les citoyens acceptent de municipaliser le réseau d’aqueduc.
Ces informations, rapportées par Richard Lavoie, proviennent des recherches effectuées par Gilles Cloutier, un professeur d’histoire à la retraite, qui a passé au peigne fin les journaux de l’époque au bénéfice de la Société d’histoire de Montmagny. L’organisme a d’ailleurs récupéré quelques pièces déterrées par le chantier en cours.
Il semble que ce n’est la première fois qu’on fait une telle découverte. Il y a quelques années, on en a trouvé sur l’avenue de la Gare.
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